Le président élu des Etats-Unis Donald Trump a rompu vendredi 2 décembre avec des décennies de diplomatie américaine à l'égard de Taïwan et de la Chine en parlant au téléphone avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, au risque de provoquer la colère de Pékin. «Lors de leur conversation, ils ont pris note des liens étroits en matière économique, politique et de sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis», selon un communiqué de compte-rendu de l'équipe du 45e président des Etats-Unis. Le président élu des Etats-Unis Donald Trump a rompu vendredi 2 décembre avec des décennies de diplomatie américaine à l'égard de Taïwan et de la Chine en parlant au téléphone avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, au risque de provoquer la colère de Pékin. «Lors de leur conversation, ils ont pris note des liens étroits en matière économique, politique et de sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis», selon un communiqué de compte-rendu de l'équipe du 45e président des Etats-Unis. Les deux présidents se sont mutuellement «félicités», a ajouté le communiqué, qui rend compte également d'appels téléphoniques vendredi avec le président afghan Ashraf Ghani, le président populiste des Philippines Rodrigo Duterte et avec le Premier ministre de Singapour Lee Hsien Loong. L'appel à un dirigeant de Taïwan par un président américain élu, et donc pas encore en fonction, est visiblement sans précédent depuis 1979, année de la rupture des relations diplomatiques entre Taipei et Washington. Taïwan est de facto séparée de la Chine depuis la fin de la guerre civile en 1949, lorsque l'armée nationaliste du Kuomintang (KMT) s'était réfugiée dans l'île après sa défaite face aux communistes. Pékin considère toujours Taïwan comme faisant partie de la Chine. Les relations avec l'île se sont détériorées depuis l'arrivée au pouvoir en mai de la présidente Tsai Ing-wen, membre du Parti démocratique progressiste (PDP), hostile à Pékin. Mme Tsai a remporté la victoire contre le KMT, artisan depuis 2008 d'un rapprochement avec la Chine continentale. Tsai Ing-wen refuse de reconnaître un consensus conclu en 1992 entre Pékin et Taipei, selon lequel il n'y a «qu'une seule Chine», une formulation empêchant de fait toute déclaration d'indépendance de l'île. En conséquence, Pékin a coupé les communications officielles avec le gouvernement taïwanais. Washington soutient depuis les années 1970 la «politique de la Chine unique», depuis la célébrissime reprise du dialogue entre le président américain d'alors Richard Nixon et son homologue chinois Mao Tsé-toung, suivie par la reconnaissance officielle en 1978 de Pékin et la fermeture de l'ambassade des Etats-Unis à Taïwan l'année suivante. Cet appel téléphonique de Donald Trump, en rupture avec les règles du protocole durant la transition du pouvoir - le département d'Etat est en général associé à ce genre de démarches - fait suite à un échange téléphonique cette semaine avec le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif. Donald Trump a couvert d'éloges le dirigeant pakistanais, ce qui a stupéfié des diplomates. Mi-novembre, il avait aussi sidéré des observateurs en recevant à New York le Premier ministre japonais Shinzo Abe en présence de sa fille Ivanka Trump