Le renforcement et l'entretien permanent des infrastructures routières restent le préalable indiscutable à l'application de ces nouvelles mesures coercitives ou de toutes autres. L'entrée en vigueur, voilà bientôt un mois, du nouveau code de la route n'a pas laissé indifférente l'opinion publique batnéenne. L'ordonnance 09/03 du 18/08/2009, légiférée par les pouvoirs publics dans le souci d'endiguer le fléau ravageur des accidents de la circulation, qui causent annuellement des pertes en vies humaines et économiques considérables, n'a pas eu l'écho escompté. Les habitants de Batna sont, en effet, d'un avis mitigé. Si certains citoyens jugent le nouveau code approprié, donc dissuasif pour ceux versant dans l'inconscience, faisant fi de tout sens de civisme, d'autres, par contre, l'estiment trop rigide, voire impopulaire. Ceux qui sont pour ce code y voient un moyen idéal de lutte contre « l'incivisme routier » et les dérapages qui endeuillent au quotidien beaucoup de familles, sans compter le préjudice causé au Trésor public. C'est donc, selon eux, le moyen adéquat malgré sa sévérité, par rapport aux retrait de permis, fortes amendes et même emprisonnement. Cependant, l'on estime que jusque-là toutes les mesures prises par les pouvoirs publics se sont avérées vaines et n'ont pas répondu aux attentes escomptées. Quant aux réfractaires, ils ont une autre vision de cette nouvelle approche coercitive prônée par le gouvernement. Les ultras ont manifesté avec des moyens plutôt extrêmes leur désapprobation. Lundi dernier, des dizaines de transporteurs de marchandises ont fermé la RN28, reliant Batna à M'sila, au niveau de la commune d'Ouled Amar, daïra d'El Djezzar ; pendant plus d'une heure, les protestataires ont bloqué cet axe avec des blocs de pierre et des pneus brûlés pour signifier leur colère après avoir été victimes de la rigueur du code en question. Plus mesurés, d'autres estiment que ce durcissement de ton, s'il est le bienvenu, n'en demeure pas moins inquiétant et prête à équivoque. Leur argument est le suivant : la sensibilisation doit être de mise et la prise des mesures d'accompagnement, allant dans le sens d'un renforcement préalable des infrastructures : routes, aires de stationnement, signalisations et passages cloutés, dans le but d'enlever aux « fautifs » tout argument et autres excuses pouvant servir d'échappatoire, doivent précéder le passage à l'acte pour remédier à la situation. En conclusion, ce nouveau code de la route suscite toujours des questionnements, mais l'impression qui se dégage ici à Batna, est que toute l'opinion y est favorable. Toutefois, on s'interroge sur les modalités de l'application de ces nouvelles mesures : l'on craint leur application dans la précipitation et l'euphorie, ce qui risque de mettre à mal la bonne interprétation dudit code.