L'Algérienne des eaux (ADE) qui gère depuis 2011 le secteur après le départ du partenaire étranger Gelssen-Wasser est actuellement dans une situation financière difficile. Ce qui a pesé lourd sur la gestion de l'eau dans une wilaya de moins d'un million d'habitants. Tous les secteurs dépendant de ce liquide précieux dénoncent la gestion de cette société. Les perturbations en approvisionnement d'eau potable sont légion, à telle ensigne que tout le monde est concerné, allant du simple ménage aux entreprises publiques et privées en passant par les cliniques et les établissements de tourisme. Il en est ainsi particulièrement de ceux implantés tout au long de la corniche qui, en pleine saison estivale, ont toujours soif. «Je gère en concession l'établissement touristique Bouna Beach'depuis plusieurs années. Outre l'absence de l'éclairage public, les douches mises au service des estivants après la baignade sont toujours à sec. Ce qui m'a valu 20% de mes recettes quotidiennes en achat de citernes en eau pour satisfaire mes clients. Et lorsque je me plains auprès de l'ADE, elle rejette la balle vers l'hydraulique et vice-versa», se plaint Nacer Sahraoui le propriétaire de ce célèbre lieu de tourisme. Outre les citoyens et les vacanciers, une autre catégorie très fragile s'est greffée aux victimes de ce désagrément. Il s'agit des insuffisants rénaux chroniques dont l'une des cliniques spécialisées qui leur assure l'hémodialyse a toujours dénoncé cette situation. «Nous prenons en charge 110 malades chroniques à dialyser, pour la majorité atteints d'autres pathologies lourdes. Notre grand problème actuel, ce sont les coupures d'eau récurrentes alors que le précieux liquide intervient en grande quantité dans l'opération. De ce fait, nous sommes otages de l'ADE quant à l'approvisionnement en camion-citerne», dénonce M. Belbey, gérant du centre d'hémodialyse El Ferdaous, situé à Réfès Zahouane (ex-Toche). Rappelons que le contrat de gestion déléguée des services de l'eau relatif aux villes de Annaba et de Tarf, signé en 2007 avec l'opérateur allemand Gelssen-Wasser, a été résilié en avril 2011. Ce contrat portait sur la création en partenariat avec l'ADE et l'Office national d'assainissement (ONA) d'une nouvelle entité dénommée Société des eaux et de l'assainissement de Annaba et d'El Tarf (Seata).