Cependant, la crise du logement est toujours là. Et il ne se passe pas une semaine sans qu'on fasse état de protestations çà et là de la part d'habitants réclamant un toit décent. Il est vrai que la demande dépasse l'offre, mais le rythme de réalisation des logements dépasse largement celui des attributions. La wilaya compte pas moins de 5105 unités immobilières de type social locatif dont la livraison risque d'être ajournée de plusieurs mois à cause des retards mis pour leur raccordement à la voirie et réseaux divers (VRD) par les services de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC). Ces programmes d'habitat sont répartis à travers les communes suivantes : Boudouaou (300), Boudouaou El Bahri (583), Issers (600), Boumerdès (600 + 400), Bordj Menaiel (500 + 800), Zemmouri (600), Hammadi (250)… Les appartements de cette dernière commune sont prêts à être distribués depuis plus de deux ans. Ce qui n'a pas été faite à ce jour à cause du laisser-aller des services devant raccorder la cité au réseau d'assainissement. «L'OPGI a réalisé les VRD primaires et secondaires en 2014. Ce sont les services de la DUC qui ont failli à leur mission. Ils ont projeté un point de rejet du réseau d'assainissement sur le territoire de la commune de Rouiba, dans la wilaya d'Alger. Mais cela a buté sur l'opposition des riverains. La solution nécessite l'intervention du wali délégué de Rouiba», soutient un élu à l'APC de Hammadi. Dans les autres communes précitées, l'aménagement des routes et le raccordement des nouveaux sites d'habitat aux réseaux de distribution d'eau potable, d'électricité et d'eau n'est pas pour demain. En sus de ce problème, aucune structure publique n'est en cours de construction au niveau de ces nouvelles cités résidentielles. Selon des sources officielles, la DUC a bénéficié de 587 milliards de dinars ces dix dernières années pour la couverture de 364 sites en réseaux primaire et secondaire, dont 299 sont inscrits dans le cadre du programme d'amélioration urbaine. Cependant, nos sources font état de 22 projets seulement qui sont achevés alors que 18 autres sont en cours. Le calvaire des demandeurs de logement est accentué par les retards que mettent les commissions d'attribution pour établir les listes des bénéficiaires. Cela bien que l'article 8 du décret exécutif n°08-142 du 11 exige que cela se fasse trois mois avant la date prévisionnelle de la fin des travaux. À présent, c'est l'OPGI qui paie les frais du laxisme des uns et de la démission des autres. L'Office subit d'énormes pertes annuellement à cause des dépenses supplémentaires générées par les frais de gardiennage et de réhabilitation des logements réalisés mais non attribués à temps.