Organisées par l'association Etoile culturelle d'Akbou, du 13 au 16 février, les premières rencontres cinématographiques sur le court métrage amazigh ont été un franc-succès si l'on en juge ne serait-ce que par l'engouement d'un public curieux ou connaisseur et par la richesse des débats qui ont suivi les projections ou qui ont eu lieu lors des tables rondes. Ces premières rencontres sont venues ponctuer un projet culturel intitulé « Ciné Educ », ayant pour objectif de développer et de promouvoir l'éducation par le cinéma dans les milieux rural et scolaire dans les régions défavorisées. Elles se sont également voulues un vibrant hommage rendu au grand cinéaste Abderrahmane Bouguermouh, l'auteur du premier long métrage en amazigh, La Colline oubliée en l'occurrence. Revenant d'une longue et pénible hospitalisation, Bouguermouh, qui vient de publier tout récemment un roman intitulé Anza, a rehaussé, autant par sa présence que par ses connaissances, ces rencontres qui ont vu la participation d'une pléiade de jeunes cinéastes. Certains de ces talents, comme Mohamed Yergui, Ahmed Djennadi ou Saïd Bellili, se sont déjà fait un nom, alors que d'autres en sont à leurs premiers pas dans le domaine de la réalisation. Mouloud Salhi, le très dynamique président de l'association Etoile culturelle, estime, lui, que tous les objectifs de cette première manifestation sont atteints, au vu des échanges, de la convivialité et de la richesse des débats qui l'ont caractérisé. « L'année prochaine, car nous comptons bien pérenniser ces rencontres, nous allons nous ouvrir sur d'autres régions du pays, tout en restant dans le court métrage », dira-t-il. Au-delà de l'objectif de doter le cinéma amazigh, qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements, d'un fonds documentaire, le but est également de promouvoir une culture cinéphile en voie de disparition. Pour les promoteurs de cette manifestation cinématographique, il y a lieu d'offrir à toute cette jeunesse, qui n'a plus la chance de se rendre dans une salle de cinéma, l'occasion « d'apprendre à vivre un film ». A ce propos, Mouloud Salhi tient à interpeller les autorités locales pour réhabiliter les structures culturelles de la ville d'Akbou, comme la salle de cinéma et le centre culturel qui ont été dévoyés, ces dernières années, de leur vocation initiale.