Makhloufi n'aura donc pas l'appui des deux autres Algériens engagés dans le 800 m, en l'occurrence Yassine Hethat (3e de la 2e série en 1'44''81) et Mohamed Amine Belferar, (7e de la 3e série en 1'46''55). On notera la performance du jeune Hethat qui a tout de même réussi à battre son propre record personnel, malgré une élimination sur le fil dans une série gagnée par le jeune Kenyan de 19 ans Alfred Kipketer (1'44''38), alors que c'est l'autre Kenyan, David Rudisha, champion olympique en titre, qui a remporté la 3e série (1'43''88), laquelle course a vu l'élimination de Belferar. Une finale tactique Qualifié donc pour sa première finale du 800 m, lui qui avait raté celle de Londres 2012 — avec la polémique qui s'en est suivie pour cause de blessure qui ne l'avait pas empêché de courir et de remporter le 1500 m — Taoufik Makhloufi sera mis à rude épreuve à l'occasion de cette finale, qui s'annonce difficile, rapide et surtout très tactique. Tactique notamment avec la présence de trois Kenyans, dont le champion olympique David Rudisha sera épaulé par ses deux compatriotes, Alfred Kipketer et Ferguson Cheruiyot Rotich, avec l'intention de dicter leur rythme et de faire le nécessaire pour faciliter la tâche à Rudisha, comme c'est toujours le cas chez les Kenyans dans les finales des épreuves de demi-fond. Ces derniers vont tout faire pour barrer la route à Taoufik Makhloufi, mais aussi à un autre concurrent de taille, le Français Pierre-Ambroise Bosse. Une finale qui s'annonce très disputée et avec un rythme rapide, comme ce fut le cas lors des derniers Mondiaux de Pékin 2015 où le titre est revenu à Rudisha, recordman et champion olympique en titre. Makhloufi, qui a opté pour l'épreuve du 800 m (7e mondial avec un temps 1'43''92), est loin d'être le leader mondial et le favori, du moins sur le papier. En plus, l'Algérien sera sous pression par rapport à ses adversaires, lui qui a préféré mettre le paquet sur l'épreuve du 800, reléguant le 1500 au second plan, avec à l'esprit de gagner ce challenge difficile. Lors de ses trois sorties de la saison sur 800 m (Rabat, Nancy et Saint-Maur), Makhloufi a certes dominé, mais sans véritable opposition, ce qui ne sera pas le cas ce soir où il devra déjouer le piège kényan dans une finale qui s'annonce électrique et prometteuse.