Comme un malheur n'arrive jamais seul, l'infirmité motrice d'origine cérébrale n'est pas encadrée par des dispositions réglementaires protègeant cette catégorie de handicapés en Algérie. Les enfants atteints d'infirmité motrice cérébrale (IMC) sont nombreux chez nous. Leur souci majeur réside dans leur marginalisation et leur privation de scolarité. En dépit de l'absence de lois ou d'orientation qui excluent cette frange des bancs de l'école, dans la réalité, les établissements scolaires lui sont interdits par des fonctionnaires, gênés et incapables de fournir l'encadrement spécifique qu'il faut. En Algérie, ce sont les parents des enfants atteints d'IMC qui prennent des initiatives et déploient des efforts afin d'arracher les droits de leurs enfants. Il existe quatre associations de parents d'IMC qui activent à Alger, Oran, Sétif et Batna. La capitale des Aurès, qui compte environ 400 enfants concernés, a montré la voie en initiant, avec le concours de la wilaya, la construction d'un centre spécialisé ; un bijou qui a suscité beaucoup d'espoir chez cette communauté. Or, il ne suffit pas de construire un bâtiment pour faire le bonheur de la population cible, qui l'a bien vérifié à ses dépens. le centre est achevé et complètement équipé depuis deux années, mais ses portes sont toujours fermées, hélas, et les enfants restent pantois devant une situation a priori absurde. En effet, pour ce genre d'initiatives, il manque des statuts pour encadrer d'une manière réglementaire l'établissement et son rattachement à une tutelle, comme préalable à son fonctionnement. Ces conditions sine qua non permettent aussi d'installer un organigramme et un encadrement adéquats. Bref, toutes ces dispositions dépendent de la volonté du ministère de la Solidarité, qui, par le biais de son représentant local, a fait des promesses pour remédier au problème. Dans une lettre ouverte adressée par l'association des parents d'IMC de Batna (Apimc) à Djamel Ould Abbas, il est justement fait état de la situation de cette école qui « continue de rester fermée et tristement vide, alors que les enfants restent livrés à leur sort, malgré les très nombreuses promesses », lit-on dans le document. Les parents des IMC de Batna lancent « un ultime appel à monsieur le ministre, en interpellant (son) sens de la justice afin que les enfants dont la destinée a été tracée vers le handicap puissent bénéficier, au même titre que les autres enfants d'Algérie, d'une considération minime, à savoir le droit constitutionnel à l'éducation ».