On devine aisément le choc de ce scandale sur l'opinion publique locale, a fortiori quand ce médecin sous serment d'Hippocrate exerçait dans une université. Les éléments de la police judiciaire à Tiaret ont réussi avant-hier un grand coup de filet en arrêtant dans un appartement à la cité OPGI, en plein cœur de la ville de Tiaret, une bande organisée spécialisée dans les avortements comme en témoigne l'arsenal médico-chirurgical trouvé sur les lieux, un appartement appartenant à une femme. La bande, avec à sa tête un médecin, employé depuis longtemps à l'université Abderahmane Ibn Khaldoun, se composait d'un infirmier à la retraite et d'autres personnes dont des femmes, quatorze personnes au total. L'une des victimes tombée entre les mains de ce toubib aurait eu des complications vaginales et était, après sa présentation devant le procureur de la république près le tribunal de Tiaret, évacuée, hier après-midi, vers le service de gynécologie-obstétrique. Les auteurs incriminés de ces actes réprouvés par la loi et la morale défilaient devant le juge d'instruction de la première chambre du tribunal après que le représentant du ministère public eut requis la mise sous mandat de dépôt. On devine aisément le choc de ce scandale dans l'opinion publique locale, a fortiori quand ce médecin sous serment d'Hippocrate exerçait dans une université. « L'interruption volontaire de grossesse (IVG) est un avortement provoqué. Lorsque l'intervention est motivée par des raisons médicales, que la poursuite de la grossesse est dangereuse pour la mère ou que l'embryon est atteint de malformations graves et incurables, on parle d'interruption médicale de grossesse (IMG) ou d'interruption thérapeutique de grossesse », est-il noté en préambule d'une étude exhaustive sur le sujet. Les moyens utilisés pour avorter sont variables, mais la majorité de ces avortements est pratiquée par un personnel non médical et hors structures hospitalières. Lesconséquences restent tout aussi diverses. Les victimes, elles, la majorité, observent le silence de peur des représailles.