Examinée avant-hier par le tribunal correctionnel d'Oran, l'affaire du réseau d'avortement à Oran a été mise en libéré. Le verdict sera rendu lors de l'audience du lundi 7 décembre. Il est à rappeler que des peines entre 2 et 3 ans d'emprisonnement ont été requises par le ministère public dans cette affaire. En effet, le représentant du droit public a requis 5 ans de prison ferme contre 7 accusés, parmi lesquels un médecin, un TS au service des UMC de l'hôpital, un surveillant médical près le même établissement hospitalier, deux paramédicaux, une femme de ménage, la propriétaire de l'appartement où s'exerçait cette activité illicite, sis Cité Lescure, au centre-ville d'Oran. Le procureur a requis en revanche une sanction de 2 ans de réclusion contre les cinq autres accusés, dont deux femmes ayant eu recours aux services de cette « clinique » clandestine pour se débarrasser de leur portée, ainsi que des présumées racoleuses du réseau. Le scandale a éclaté en juin dernier- lorsque la police judiciaire a démantelé une association de malfaiteurs-, composée de neuf personnes, dont une femme de ménage exerçant à l'hôpital pédiatrique de Canastel, et ce, à la faveur d'une «souricière» opérée dans le local où se pratiquait l'avortement illégal, selon une source policière. Ce jour-là, un policier et une policière se sont présentés en civil, sous l'anonymat, en se faisant passer pour un couple voulant se débarrasser du fœtus. Le scénario était tel que les avorteurs n'ont rien soupçonné et sont tombés dans le filet. Parmi les présumés membres de cette bande, un employé du service des urgences chirurgico-médicales du CHU d'Oran et une «racoleuse», qui sont placés sous mandat de dépôt ainsi que la femme de ménage. Impliqué dans l'affaire, un médecin exerçant à Bir Djir est placé sous contrôle judiciaire. Selon la même source, la perquisition du domicile de la femme de ménage, sis Cité Lescure, et qui faisait office d'un cabinet médical clandestin, a permis de découvrir du matériel et du produit médical utilisé dans l'avortement. Plusieurs personnes sont citées à comparaître dans le cadre de ce procès soit en qualité de témoin ou de victimes, dont celle à l'origine du déclenchement de l'action publique.