Des statistiques recueillies par l'Institut de santé publique (INSP) pour l'année 2008 renseignent sur le taux élevé de ces décès liés à des maladies cardiovasculaires dont 70 à 80% sont enregistrés en milieu hospitalier. Mais ces chiffres restent en deçà de la réalité. Puisque l'enregistrement des causes des décès manque encore de coordination à travers les différentes wilayas et l'on déplore la non-implication du secteur privé. Des efforts ont été consentis, a souligné le Dr Belamri, responsable de l'unité des causes de décès à l'INSP, mais beaucoup reste à faire. « Nous avons enregistré une petite avancée des déclarations des décès ces dernières années. Nous sommes passés de 36,5% en 2007 à 40,5% en 2008. Pour améliorer la déclaration, il est nécessaire que d'autres secteurs d'activité soient partie prenante dans ce processus, notamment le ministère de l'Intérieur et des Collectivité locales dont le rôle est primordial pour disposer de la totalité des décès (décès en milieu hospitalier, à domicile et sur la voie publique) et du ministère de la Justice pour disposer des décès certifiés par les médecins légistes », a-t-elle souligné lors de la journée d'information sur les causes des décès organisée hier à l'INSP. Les données sur la mortalité restent tout de même incomplètes car sur le nombre total des décès enregistrés en 2008, dont le taux est de 40,5%, 25,6% restent des décès dont les causes sont définies et 59,5% ne sont pas déclarés. Pour le Dr Belamri cela « ne peut pas contribuer efficacement dans la stratégie de prévention contre certaines maladies si nous n'avons pas les vraies raisons des décès », a-t-elle expliqué. L'analyse faite sur un ensemble de 10 wilayas a montré qu'Alger figure parmi les premières wilayas à enregistrer plus de déclarations de décès avec un taux de 80%, suivie de Béchar (68%), Naâma (64,8%), Tiaret (55%), Ghardaïa (52,8%) et Aïn Témouchent (14%). Les principales causes de décès sont généralement liées à des maladies cardiovasculaires pour l'ensemble des wilayas.