Le rapport de la tutelle parle en outre d'une baisse sensible du taux de mortalité de l'ordre de 23,3%. Les indicateurs «sont au vert», selon les responsables du ministère de la Santé. L'espérance de vie en Algérie est de 73 ans, alors que durant la décennie écoulée, elle ne dépassait pas les 61 ans, (66 ans pour les femmes et 56 pour les hommes) talonnant ainsi, de très près, les chiffres enregistrés dans les pays occidentaux. Célébrant la Journée internationale de la population, le département de Mourad Redjimi, ministre de la Santé, a dressé, hier à Alger au cours d'un séminaire entre professionnels, la situation, sous ses différents angles, du développement humain et de l'évolution démographique en Algérie depuis 1994. Avec une population de 32,10 millions, soit un taux d'accroissement de 1,58%, la situation démographique a connu, entre 1994 et 2004, une augmentation perceptible, traduite notamment par un accroissement de 32.000 naissances par rapport à l'année dernière. Selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) communiqués à cette occasion, le nombre des naissances est passé de 617.000 en 2002 à 649.000 en 2003. Après donc une baisse «significative» dès 1986, la natalité a repris son échelle pour atteindre en 1994 et 2000 un taux qui dépasse les 5% par an, contre 2% entre 1986 et 1994. Selon les projections de la tutelle, la tendance à la hausse de la natalité devrait perdurer jusqu'en 2006. Les cadres du ministère n'en pensent pas moins pour ce qui concerne, par ailleurs, le taux de mortalité, qui connaît, aussi, une réduction incessante, et ce, en dépit de la décennie noire où le terrorisme était à sa «lugubre» apogée. Les chiffres donnés par la tutelle confirment la tendance à la baisse : 180.000 décès en 1994 contre 138.000 en 2002, soit une réduction de 23,3% pour une population qui s'est accrue de 17,9% au cours de la même période. Selon les explications du rapport de la tutelle, les raisons de cette baisse sont liées «en grande partie» à la diminution de la mortalité infantile, un phénomène, à propos duquel l'encre a beaucoup coulé. En effet, contrairement aux allégations relatives à la propagation «inquiétante» de la mortalité enregistrée chez les nouveau-nés, le constat en question donne, pour sa part, une autre version tout à fait différente. Les rédacteurs du rapport de la tutelle soutiennent une régression apparente de la mortalité infantile dont la baisse a été enregistrée depuis l'indépendance. Elle ne présente dans la structure totale des décès que 17% en 2002, alors qu'en 1970 elle était de 44%. Selon aussi une enquête sur la santé de la mère et de l'enfant, pour le compte du ministère, la mortalité infantile a baissé de 10 points, en passant de 43,7 pour mille en 1992 à 34,5 pour mille en 2002. La mortalité maternelle, un autre sujet qui continue, à ce jour, à alimenter les débats, voire les polémiques, dans certains cas, en raison du traitement «peu humain» réservés aux parturientes dans les cliniques ou autres centres hospitaliers. En 1999, l'enquête nationale sur la mortalité maternelle à laquelle a collaboré l'Institut national de la santé publique (Insp) a permis de constater le décès de 117 femmes sur 100.000 naissances. Ce taux de mortalité, selon la même enquête, varie entre 23 à 37 décès (sur 100.000 naissances) dans les wilayas du nord du pays, et est estimé, par contre dans les départements du Sud comme Adrar, à plus de 200 cas de décès. La disparité est de taille. Les raisons sont en majeure partie liées à la situation socio-économique de chaque région.