Constat n L'enseignement de la médecine attache peu d'importance aux maladies cardiovasculaires en dépit de l'ampleur qu'a prise cette pathologie dans notre société. En effet, sur plus de 13 000 certificats de décès délivrés par les hôpitaux en Algérie, 58% sont dus à des maladies chroniques, dont une écrasante majorité relève des maladies cardiovasculaires, a indiqué, hier, mercredi, le Pr Mansour Brouri. Intervenant à l'ouverture d'un cycle de formation au profit de médecins généralistes et spécialistes, et dédié aux pathologies cardiovasculaires, le président de la Société algérienne des maladies cardiovasculaires (Samcv) a affirmé que «les pathologies liées aux maladies cardiovasculaires connaissent une explosion en Algérie, au moment où nous constatons que cette discipline est marginalisée dans l'enseignement de la médecine en Algérie». Il a, à ce sujet, qualifié l'enseignement de certains aspects de cette discipline dans le secteur pharmaceutique de «très insuffisant pour prétendre à une formation effective dans le domaine lié aux maladies cardiovasculaires». Il a, dans ce contexte, appelé les jeunes médecins à s'intéresser à cette discipline pour, a-t-il dit, participer à sa promotion en Algérie. Traitant du sujet de l'artériosclérose et citant les études effectuées par l'Institut national de la santé publique, il a indiqué en outre, qu'en 2007, l'Algérie a enregistré entre 1,5 et 1,8 million de diabétiques, ajoutant que «d'ici à 2025, ce chiffre est appelé à doubler, au regard de la progression attendue du diabète». Tout en s'appuyant sur les statistiques fournies par l'OMS en 2005, il a affirmé que «la première cause de mortalité dans le monde sont les maladies chroniques, dont particulièrement, les maladies cardiovasculaires, loin devant le cancer et même le HIV». De son côté, le Pr Slimane Khalfa, président de la Société algérienne de diabétologie, a relevé que la première cause de mortalité en Algérie est liée aux maladies cardiovasculaires en général et les maladies vasculaires en particulier. Il a plaidé, à cet effet, pour la réduction de ce fléau à travers le traitement des facteurs liés à l'environnement, comme l'hygiène alimentaire et la lutte contre la sédentarité, ainsi que le dépistage qui passe par «la maîtrise des techniques et l'interprétation des résultats». Les urgences, une priorité l Une révision du système des urgences est actuellement en cours dans le cadre de la nouvelle carte de santé. «La priorité n'a pas été accordée aux urgences ces dernières années», suscitant davantage d'intérêt dans la nouvelle carte de santé», a indiqué, hier, mercredi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. En dépit d'une «petite amélioration», le ministre s'est dit insatisfait des prestations des urgences dans la plupart des hôpitaux, précisant que son secteur a doté un grand nombre de ces services de matériel médical, de laboratoires et d'appareils de radiologie. S'exprimant sur la question de l'hygiène, Saïd Barkat a mis l'accent sur le nécessaire respect des règles d'hygiène par le personnel hospitalier, pour une meilleure prise en charge du patient et la prévention de certaines maladies infectieuses. Des inspecteurs d'hygiène seront désignés pour le contrôle des établissements hospitaliers, a souligné M. Barkat, avant d'insister sur la fermeture de tout service ne respectant pas les règles d'hygiène. Concernant le dossier des médicaments, M. Barkat a rappelé que le gouvernement a décidé d'interdire l'importation des médicaments fabriqués localement, ce qui a permis au pays, selon lui, d'économiser 200 millions d'euros. Le ministère de la Santé exige des producteurs locaux de prévoir un stock de matière première pour une période d'au moins trois mois afin d'éviter toute pénurie. A propos du coût des soins appliqués par les établissements de santé privés, il a souligné que ce point sera le thème d'un débat national regroupant toutes les parties concernées, dont la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et le ministère.