Nous enregistrons avec un grand regret et consternation l'auto-intronisation de Ahmed Chenna en qualité de président d'une prétendue commission « inexistante » et nationale pour la criminalisation de la colonisation, alors qu'elle n'est en réalité qu'un comité ad hoc chargé de soutenir l'initiative des députés qui ont introduit le texte de loi incriminant le colonialisme, comme il n'a en aucune manière été désigné au statut qu'il prétend avoir. Au nom des présidents des associations suivantes : la Fondation du 8 Mai 1945, l'Instance algérienne de lutte contre la colonisation, l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), l'Organisation nationale pour la continuité des générations, l'association El Mokrani et l'Association algérienne de médecine d'urgence et de catastrophes, nous nous élevons contre cette imposture qui ne fait que nuire au devoir de mémoire et au respect des convenances. Nous nous sommes associés avec Ahmed Chenna, qui avait émis le souhait de se joindre à nous pour mettre à notre disposition les moyens dont son association dispose aux fins de centraliser le travail du comité et de fédérer ainsi les associations et personnes qui souhaiteraient soutenir l'action de renforcer l'initiative du dépôt de cette loi auprès de la Chambre basse. Il a été convenu qu'il se charge de coordonner sur le plan technique le travail (téléphone, secrétariat, recueil des signatures, etc.) sans pour autant être désigné ni comme porte-parole ni, comme il le prétend, président de quoi que ce soit. Nous n'avions nullement l'intention de créer une commission ni d'en faire une entité présidée par quiconque. L'idée était de constituer un comité ad hoc collégial, qui aurait pour tâche principale de suivre l'évolution du texte de loi jusqu'à son adoption. Pour ce faire, le programme consistait à organiser des rencontres territoriales pour sensibiliser l'opinion publique et travailler à peaufiner, en collaboration avec les écoles et instituts de droit à travers les universités, le texte initial. A l'origine, nous refusions l'idée que le texte soit sous la houlette d'un parti, quelle que soit sa teneur. Nous avions ainsi sollicité les représentants du peuple, des députés, qui ont accepté de poursuivre l'action en notre faveur au sein du Parlement, et en qualité d'indépendants, affiliés aux différentes associations, pour conduire cette initiative. Jusqu'à l'étape du dépôt de la loi à l'APN, aucune autre association, en dehors de la fondation du 8 Mai 1945 et de l'Instance algérienne de lutte contre la colonisation n'étaient au fait de cette initiative. Pour rappel, la fondation du 8 Mai 1945 a été l'initiatrice du premier texte de loi incriminant le colonialisme, publié dans Révolution africaine (n°1402 du 10 au 16 juin 1991) et republié dans El Menchar (numéros 41, 43 et 44, en 1999). La seconde initiative est à mettre à l'actif du groupe parlementaire du FFS en 1997. Un texte que l'Assemblée de l'époque n'avait même pas voulu enregistrer. Le groupe parlementaire d'En Nahda avait initié à son tour un texte, en 2006, pour être relayé par l'initiative de l'Instance algérienne de lutte contre la colonisation, qui mérite nos égards et notre respect. Nous réitérons encore une fois nos regrets et notre indignation, en demandant au prévenu de corriger ses abus et de revoir la copie qui lui a été remise. Les associations partenaires du projet regrettent profondément de tels agissements et constatent malheureusement qu'un texte qui n'a même pas été finalisé ni dans sa phase rédactionnelle ni dans son étape parlementaire, fasse l'objet de convoitise et de récupération infructueuse. Gloire à nos martyrs !