Organisé par le Haut-Commissariat à l'amazighité, la manifestation est intitulée «Jugurtha combat Rome». «Les enfants de Massinissa et de Jugurtha ont suivi le chemin de la résistance. La Guerre de Libération s'est inspirée de la résistance des ancêtres», a lancé le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, dans son allocution d'ouverture des travaux, qui n'ont pu être lancés qu'en fin d'après-midi d'hier. Le secrétaire général du HCA s'attarde, dans son intervention, sur le rôle du président Bouteflika qui a «dépassé les hésitations et les résistances de la société et en réussissant à réunir le consensus» nécessaire à l'officialisation de la langue amazighe. Cette étape, insiste le conférencier, a permis de «restaurer» l'identité nationale. Dans ce sillage, le Haut-Commissariat à l'amazighité a tracé un «programme stratégique d'évolution» de tamazight par l'introduction de son enseignement à l'université. «Il existe actuellement quatre département de tamazight à Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Batna. Des discussions sont menées avec le ministère de l'Enseignement supérieur pour son introduction à Alger et son extension vers le Sud», annone Si El Hachemi Assad, en mettant en avant la signature d'une convention avec l'université Badji Mokhtar de Annaba pour l'apprentissage intensif dans cette wilaya, qui verra l'introduction au primaire de l'enseignement de cette langue à la prochaine rentrée. Selon M. Assad, la démarche du HCA vise à «délocaliser» des rencontres sur le patrimoine berbère, engagées à partir de 2014 par le colloque sur Massinissa à Constantine et maintenues par l'encadrement d'étudiants-chercheurs chargés de la collecte du patrimoine national et la formation au profit des usagers des services publics. En plus de deux ateliers qui se tiendront en marge du colloque, la manifestation organisée dans la ville de l'est du pays verra la diffusion publique, pour la première fois, des textes fondamentaux de l'Etat algérien traduits en tamazight. M. Assad insiste, par ailleurs, sur l'apport des conseillers scientifiques dans la réalisation des produits cinématographiques et dramatiques. Le colloque sur Jugurtha — dont l'ouverture a été reportée jusqu'en fin de journée d'hier — a été introduit par une allocution du coordinateur de la manifestation, Mohamed El Hadi Hareche, professeur d'histoire et de civilisation ancienne à l'université d'Alger. Reconnaissant que l'histoire du roi numide est connue à travers une seule référence produite par un Romain, Salluste, auteur de La Guerre de Jugurtha, l'intervenant a insisté sur les lacunes de l'ouvrage, telles que l'assertion avancée par l'auteur sur l'adoption par Micipsa de son neveu, fils de Mastanabal. Les participants ont abordé dans le premier axe les lectures de l'ouvrage La Guerre de Jugurtha, écrit par l'historien romain. Saïd Dahmani devait présenter un succinct commentaire du livre considéré comme un témoignage qui a occulté la partie numide. L'autre axe qui a retenu les participants a trait aux représentations suscitées par le roi numide dans l'imaginaire mondial et local. S'est attelé à la tâche Nabil Boudraâ, professeur de lettres françaises et francophones à Oregon State University. Selon la thèse soutenue par le chercheur, la représentation chez les écrivains maghrébins n'est nullement identique à celles des Occidentaux (Arthur Rimbaud). Des auteurs, tels que Arezki Metref, Malha Benbrahim-Benhamadouche, Djilali Sari, Aomar Oulama se sont intéressés aux auteurs qui ont évoqué Jugurtha dans leurs écrits. Le colloque se poursuivra demain au théâtre Azeddine Medjoubi.