Un véritable échec, même si cela n'est pas l'avis du directeur technique national (DTN) de la Fédération, Mourad Meziane, qui, dans un point de presse animé en compagnie de l'entraîneur national, Machehoud, vendredi en fin de journée, au niveau du village olympique, a affirmé : «Vous dites qu'il y a régression. Je suis désolé, je ne suis pas d'accord. Il y a une amélioration par rapport aux JO-2012 de Londres où on n'avait que deux quarts de finaliste. J'avoue qu'on est loin de nos prévisions au niveau de la fédération, où l'on espérait au moins une médaille.» Le DTN évoque des paramètres extrasportifs et surtout un travail de coulisses qui serait derrière ce blocage des boxeurs algériens au stade des quarts depuis plus de 16 ans maintenant. Il s'explique : «Plusieurs paramètres ont fait qu'il était difficile pour nous, boxeurs, de passer en demi-finales et assurer une médaille de bronze. Je citerais d'abord les conditions de la compétition, avec des tirages au sort favorables à des boxeurs aux dépens d'autres, à l'image de Abdelkader Chadi qui est tombé sur un Brésilien, qui a évolué chez lui. Donc, tout a été fait pour le bloquer dès le premier tour, bien qu'étant un potentiel médaillable. L'autre paramètre défavorable c'est l'arbitrage avec ses décisions illogiques. Vous avez tous vu le combat de Flissi en quart de finale face au jeune Vénézuélien. Largement vainqueur au premier round, les juges donnent la victoire de ce round à l'adversaire. Il y a eu une déstabilisation. Flissi a été aussi freiné par cette étrange décision des organisateurs de ne disputer son premier combat que près de 2 semaines après le début de la compétition. Une autre manière de le déstabiliser étant donné que c'était un favori.» «L'élimination de certains boxeurs est logique, mais…» Bien qu'insistant sur les facteurs qui ont conduit à l'élimination de tous les boxeurs avant le stade des demi-finales, Meziane reconnaît tout de même que certains ont été éliminés logiquement. «Ce sont tous ces paramètres qui ont joué en défaveur de nos athlètes. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu des défaites logiques pour certains, à l'image de Keddache, Bouloudinat éliminé dès le premier tour logiquement, sans être ridicule, ils ont fait de leur mieux. Il n'empêche que ce sont tous ces paramètres que je viens de citer qui nous ont privés de podium, mais en ayant placé trois boxeurs en quarts, et qui terminent ainsi à la 5e place de leurs catégories respectives. Ils ont le niveau mondial et ils l'ont prouvé sur le ring», estime Mourad Meziane, tout en indiquant que cela a influé sur l'état psychologique du groupe. «Psychologiquement, les premières défaites et la sortie du capitaine d'équipe, Chadli, dès le premier tour contre un Brésilien, alors qu'il avait tout pour aller en finale, a certainement influé sur le rendement des autres boxeurs. Mais on a tout fait pour diminuer la pression, surtout sur Flissi, resté le dernier en lice et ne rentrer que 15 jours après, sachant que personne n'a atteint le podium, ce n'était pas facile à gérer.»
«L'arrêt de la Franchise WSB Faucon du Désert a été fatale» Insistant sur le travail de coulisses et des paramètres extrasportifs qui auraient influé sur le résultat des boxeurs algérien, Mourad Meziane va plus loin en estimant que le retrait de l'Algérie de la franchise Faucons du désert de la WSB, gérée par la Fédération internationale de boxe (AIBA) a été payé cher : «Le fait de ne pas être performant au niveau des instances internationales, le fait de s'être retiré de la WSB en arrêtant la franchise, qui est une compétition gérée par l'AIBA et qui apporte un plus aux boxeurs aussi bien sur le plan technique que social, ça a joué en défaveur de nos athlètes, malgré leur niveau et l'expérience de la plupart d'entre eux.» Et d'ajouter : «Je ne me cache pas derrière de faux prétextes pour justifier ces résultats. C'est la réalité. Si je voulais des prétextes, j'aurais quitté la DTN et la FAB. Je crois en nos athlètes qui ont le niveau mondial, mais il y a des choses qu'on ne peut pas maîtriser. Le travail de coulisses, l'arbitrage…Tout le monde est au courant que ce sont les coulisses qui désignent les vainqueurs, avec l'influence de l'AIBA.» Le DTN rappelle que la franchise WSB a aussi permis des résultats sur le plan sportif : «Cette franchise a énormément aidé nos boxeurs, puisqu'ils étaient compétitifs en semi-professionnel, pour préparer les JO de Rio, et ils ont commencé juste après les JO de Londres (2012). C'est grâce à cette franchise qu'on a réalisé une année après un exploit dans les Jeux méditerranéens de Mersin (2013) avec plusieurs médailles. Une année après, Flissi a été sacré vice-champion du monde avec une médaille d'argent. Suivra ensuite le troisième sacre consécutif de la sélection au Championnat d'Afrique avec 5 médailles d'or.» «Nos athlètes étaient donc bien partis. Malheureusement, il y a eu la décision des autorités d'arrêter cette franchise il y a une année», regrette le technicien, qui annonce que son avenir se décidera, au retour à Alger, une fois le bilan de la participation présenté.