La Ligue des champions prend des allures de cercle huppé à l'entrée sélective : l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie auront chacune quatre places garanties en groupes, soit 16 sur 32, pour la période 2018-21, ont annoncé hier à Monaco les dirigeants de l'UEFA. La réforme entérinée à Monaco par la famille du foot européen (dirigeants, joueurs, ligues, clubs, sponsors, diffuseurs) récompense les quatre pays en tête du classement de l'UEFA, basé sur une moyenne des performances passées. Les mastodontes que sont l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie ont pris une telle avance dans ce classement qu'ils sont assurés de placer entre 2018 et 2021 les quatre premiers de leurs championnats respectifs dans la plus prestigieuse compétition de clubs au monde. Mais pas la plus riche : en Ligue des champions, il y a 1,3 milliard d'euros à se partager, alors que la Premier League, le puissant championnat anglais, propose 2,3 milliards d'euros de droits TV à se répartir par saison. Pour les pays classés 5e et 6e à l'indice UEFA, ce qui était le cas du Portugal et de la France à l'issue de la saison 2015-2016, ce sera une sorte de statu quo : le champion national et son dauphin seront directement qualifiés et le 3e devra passer par un barrage, comme cette saison. La nouvelle formule aura tout de même un avantage pour les deux pays concernés : le 3e sera assuré entre 2018 et 2021 de ne pas avoir à croiser un club allemand, espagnol, anglais ou italien, qui eux n'auront plus à passer par les barrages. «Nous avions une réflexion à mener, il était impossible de satisfaire tout le monde, mais il fallait garder le rêve vivant et au final toutes les fédérations (55) participent au départ et le même format (32 équipes en groupes, 8 poules de quatre) est conservé», a commenté le secrétaire général par intérim de l'UEFA Théodore Théodoridis, après avoir présenté cette nouvelle Ligue des champions avant le tirage au sort de l'Europa League hier à Monaco. Certes, l'UEFA a réussi à repousser le projet de certains grands clubs qui voulaient carrément seulement seize équipes en groupes, dans deux mini-championnats de 8 équipes, avec une finale qui aurait opposé le vainqueur de ces deux poules. Certes, l'UEFA a donc évité une SuperLigue fermée comme les clubs les plus riches le voulaient. Mais l'accès à la compétition reine devient plus escarpé pour les petites nations. Michel Platini, ex-président suspendu, avait lui essayé d'ouvrir la compétition majeure aux sans-grade. Cette année, 22 clubs étaient qualifiés directement en groupes et 10 étaient issus des barrages. Pour 2018-21, 26 seront qualifiés directement et 6 seulement proviendront des barrages. Et les «Quatre fantastiques européens» sont gagnants, surtout l'Italie. Actuellement, pour l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne, les trois premiers du championnat écoulé étaient qualifiés directement et le 4e devait passer par les barrages. Monaco a ainsi éliminé le club espagnol en barrage, Villarreal, et seuls le Real Madrid, Barcelone et l'Atletico Madrid disputeront cette saison la phase de groupes. L'Italie peut sauter de joie. Actuellement, le champion de la saison passée (Juventus) et son dauphin (Naples) sont directement qualifiés pour la phase de groupes (qui débute les 13 et 14 septembre) tandis que le 3e de la Serie A, l'AS Rome, a dû passer l'épreuve des barrages et y a été éliminé par Porto cette semaine. Cette nouvelle formule de la Ligue des champions a été adoptée alors que l'UEFA élira le 14 septembre le successeur à son président déchu Michel Platini. «Les trois candidats (le Slovène Aleksander Ceferin, le Néerlandais Michael van Praag et l'Espagnol Angel Maria Villar) étaient tous d'accord pour qu'une décision rapide soit prise», a assuré Théodore Théodoridis.