Ce village de plus de 3 000 âmes accuse un énorme retard en matière de développement local, il souffre encore de nombreuses carences. Les habitants souhaitent sortir de leur isolement en intégrant leur localité dans la dynamique du développement. La localité revendique un statut de commune El Hadjeb est divisée en deux par la route principale qui la traverse de bout en bout. Un côté du village relève de la commune de Tadjmout, alors que l'autre appartient à la commune de Sidi Makhlouf. Les citoyens de cette localité à «double identité» se plaignent des mêmes problèmes et sont exposés aux mêmes casse-tête. Ils exigent, par conséquent, un nouveau découpage administratif et réclament pour leur localité le statut de commune à part entière pour être au diapason du développement qui s'opère dans les autres communes de la wilaya et qui leur permettra également plus de rapprochement de l'administration du citoyen, mais aussi un meilleur suivi des projets qui ont trait au développement local. «En raison de l'ancien découpage administratif, nous vivons le calvaire, nous sommes dispersés, il y a des frères divisés, nous habitons la même localité, mais sur nos cartes d'identité chacun appartient à une commune», nous a déclaré un représentant d'une association. Certains notables de la localité affirment à El Watan que le dossier de la localité a été déposé au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales par des ex-députés, mais sans réponse à ce jour. «Le statut d'APC est la revendication majeure des habitants, mais sa concrétisation est du ressort du ministère de l'Intérieur», insistent des notables. Les citoyens entendent bien faire aboutir leur revendication et arriver à «arracher» un nouveau découpage administratif, car, selon eux, c'est l'avenir de toutes les catégories sociales de la localité qui est en jeu. «Nous avons adressé plusieurs requêtes pour réviser ce découpage administratif, mais malheureusement les réponses tardent à venir et notre situation calamiteuse perdure», dénoncent des habitants. La localité attend de sortir de sa bulle Le problème du découpage administratif a influé négativement sur le développement local. Et parmi les problèmes les plus en vue, l'absence totale d'aménagement et la dégradation du réseau routier: les routes sont en état assez dégradé, les trottoirs défoncés, la piste reliant Dhaïa au village, longue de 4 km, est impraticable en hiver, notamment pour les bus scolaires. L'autre grand souci concerne les habitants du lotissement 108 rattaché administrativement à la commune de Sidi Makhlouf, ceux-ci attendent leur raccordement en en eau potable et le branchement de l'électricité depuis 1989 «Depuis presque 27 ans, nous attendons nos droits élémentaires, à savoir l'eau, l'électricité et le gaz, nous n'avons même pas un véritable interlocuteur qui nous représente au niveau de l'APC de Sidi Makhouf et à qui s'adresser», se désole un homme âgé, résidant dans ce lotissement. Le transport public est un autre problème auquel sont confrontés les habitants. Pour se rendre au chef-lieu de la wilaya, les habitants doivent faire un déplacement vers Tadjmout d'une distance d'environ 15 km, et cela leur nécessite beaucoup de temps et d'argent. Le projet de construction d'un lycée reste en suspens à ce jour. «La construction d'un lycée dans notre village permettra à une centaine de lycéens de ne plus parcourir une distance de près de 15 km pour rejoindre leur lycée à Tadjmout», réclame un lycéen de la localité. Par ailleurs, les habitants d'El Hadjeb sollicitent aussi l'ouverture d'une polyclinique au niveau du chef-lieu de la localité et ont tenu à souligner l'importance de ce projet tant attendu par les populations locales, contraintes de se déplacer jusqu'à d'autres régions pour soigner leurs malades, surtout que les piqûres de scorpion constituent le premier cas d'intoxication dans la localité. «La salle de soins de la localité semble incapable d'assurer la couverture sanitaire de tous les habitants», affirme un citoyen.