La demande en matière de greffes de rein reste quand même importante et la population est très jeune. La majorité des patients commencent la dialyse très jeunes. Avec les compétences algériennes, il est possible d'arriver à surmonter le problème des greffes ,en l'occurrence la greffe du rein, à partir de cadavre. « Lors des interventions que j'ai effectuées cette semaine, j'avais autour de moi une équipe rodée en matière de transplantations. L'équipe a déjà la pratique et les réflexes. Je n'ai apporté que quelques touches particulières », a-t-il souligné modestement. Le Pr Squifflet a insisté sur le mécanisme du prélèvement sur cadavre et les moyens qu'il faut mettre à la disposition des spécialistes pour la réussite de cette tâche ardue. « Les lois en matière de dons d'organes ne suffisent pas, il faut aussi sensibiliser et convaincre la population de l'intérêt de ces dons pour la santé publique », a-t-il ajouté. Le développement du prélèvement à partir de donneurs décédés (mort encéphalique), permet de sauver la vie à des dizaines de personnes puisque le prélèvement concernera plusieurs organes, du rein en passant par le cœur, à la cornée, la peau, les mains, le pancréas, le foie et les deux poumons… Les donneurs potentiels (en état de mort encéphalique) sont généralement ceux qui sont dans le coma présentant des tumeurs cérébrales bénignes et les personnes souffrant de traumatismes crâniens. Pour les organes des accidentés de la route, le Pr Squifflet a précisé que seulement 30 à 40% sont prélevés car ils ne sont pas toujours en état d'être prélevés. Pour la procédure de prélèvement, le Pr Squifflet a expliqué que le registre national de dons d'organes est à chaque fois interrogé sur la personne en état de mort encéphalique pour savoir s'il n'y a pas opposition au prélèvement. « Dans le cas où la personne ne s'est pas exprimée sur la question de son vivant, la famille est alors interrogée. Si la famille n'est pas informée, la loi permet le prélèvement malgré un refus de celle-ci. D'ailleurs, nous enregistrons peu de refus de la part des familles. Nous estimons un taux de 15 à 20%. » (*)Chirurgien au CHU Sart-Timan de Liège (Belgique)