En plus des syndicats, déjà regroupés dans la coordination des chauffeurs de taxi, l'Union des transporteurs (UNAT) se joindra au mouvement. Les chauffeurs de taxi ne décolèrent pas. La dernière grève lancée par leur coordination n'a pas « fait réagir sérieusement les autorités publiques ». Les réponses données par le ministre des Transports, Amar Tou, n'ont pas satisfait les syndicalistes qui dénoncent la « fuite en avant » des autorités de tutelle. « Nous avions soumis 5 revendications et le ministre des Transports n'en a retenu que deux, celles relatives aux créances impayées et les licences de moudjahidine. Le ministre a affirmé qu'il ne peut pas s'engager puisque ces points ne relèvent pas des prérogatives de son secteur. Les ministres des finances et des Moudjahidine sont ses collègues au gouvernement et il lui suffit de vouloir pour voir ces revendications satisfaites », insiste M. Aziouez, membre de l'Union des chauffeurs de taxi (Unact). Selon cette union, active au niveau du Caroubier, les revendications des « taxieurs » ne s'arrêtent pas à ces deux points comme l'a « faussement » soutenu Amar Tou, dans sa réponse aux élus de l'APN qui l'ont interpellé. « En plus des livrets de places, la réactivation de la commission technique reste une revendication importante de notre mouvement. Sans cette entité qui ne s'est pas réunie depuis plusieurs années, rien ne peut être réglé (mesures disciplinaires, procès jugés excessifs par les chauffeurs, ndlr) », a assuré le membre de l'Unact. Selon les syndicalistes, les autorités qui usent de faux-fuyants comptent « relancer » les permis de places. « La direction des transport reçoit les dossiers de permis. Mais le directeur des transports doit savoir qu'il y a actuellement 6000 chauffeurs de plus et, en ajouter d'autres, clochardiserait encore plus la corporation comme on l'a fait en 1988, (11 000 chauffeurs de taxi sont recensés actuellement dans la seule wilaya d'Alger, ndlr). C'est le client et le chauffeur qui vont en souffrir en fin de compte », relève-t-on. Plusieurs sociétés de taxi activent à Alger, la dernière en date, Taxi Soleil, a mis sur le marché plusieurs véhicules. Lancé par le ministère des Affaires religieuses « sans respect de la réglementation », susurrent les syndicalistes, Taxi wakf connaît plusieurs difficultés liées aux conditions d'exploitation, qui rebutent les « chômeurs » auxquels est destiné ce dispositif. Les syndicalistes regrettent que les clandestins « bénéficient de tous les égards ». « Il sont partout, à l'aéroport, au port. Aucune autorité n'ose s'en prendre à ces gens qui comptent parmi eux des gendarmes et des policiers. Les déclarations du ministre nous font dire que lui-même protège ces personnes », s'étonne le membre de l'Unact. Une réunion se tiendra, vendredi prochain, avec la participation de tous les syndicats de la coordination. En plus de l'Unact, de l'Ugcaa et de la SNTT de l'UGTA, la coordination verra l'arrivée de l'union des transporteurs (UNAT). « L'option d'une autre grève n'est pas à écarter », assure notre interlocuteur.