La grève des chauffeurs a pris fin hier comme elle a été entamée : sans résultat. En effet, les revendications des grévistes n'ont pas été satisfaites et le ministère des Transports continue d'ignorer leur grogne. Cela attise encore plus leur colère. « Nous allons vers d'autres actions qui feront encore plus mal », menacent les représentants de la coordination des syndicats des chauffeurs de taxi. « La prochaine action fera écho », promettent-ils lors d'un point de presse animé à Alger. Ils donnent même une idée sur ce que sera le prochain mouvement de protestation. « Les chauffeurs de taxi proposent même d'organiser une opération escargot à Alger. On va bloquer la capitale et occuper toutes les stations », affirme Hocine Athmane, porte-parole du Syndicat national des chauffeurs de taxi et transporteurs (SNTT). Le bureau national de ladite coordination se réunira dans les prochains jours pour arrêter les actions à mener. « Ce sont les chauffeurs qui en décideront ! », lance-t-il. Evaluant les deux jours de grève entamés lundi dernier, le responsable du SNTT qualifie le débrayage « d'action très satisfaisante ». « Les taxis ont fait preuve d'une grande mobilisation et le taux de suivi de la grève est de 95% ». D'après lui, le taux de suivi varie selon les wilayas. « A l'ouest du pays, tous les transporteurs ont débrayé. A l'est, le taux de suivi du mouvement était de 95%. A Alger, 80% ont respecté le mot d'ordre des syndicats », estime-t-il. Et d'ajouter : « Seuls les retraités ayant des licences de taxi n'ont pas adhéré à cette action. C'est normal, car ils ne sont pas dans le besoin et ne souffrent pas des problèmes soulevés. Mais ils ne représentent que 0,5% de la totalité de la corporation. » Dans la foulée, Hocine Athmane critique l'attitude du ministère et de la direction des Transports de la wilaya d'Alger qui ont mobilisé des bus et encouragé les clandestins pour « étouffer la grève ». « Ils ont même délivré des documents à des clandestins pour assurer le transport en toute liberté. C'est une pratique vile et nous n'allons pas nous taire sur ce fait », déplore-t-il encore.