Les chauffeurs de taxi observent une grève de deux jours et ce, à compter d'hier. En ce premier jour, la grève ne s'est pas largement ressentie dans la capitale, faute de «communication dans cette corporation», a-t-on appris, hier, par un chauffeur de taxi, au niveau de la station de la place du 1er Mai. Aux environs de midi, les chauffeurs de taxi commencent à répondre au mot d'ordre de la grève lancé par leur corporation et ce, en s'arrêtant devant l'ensemble des syndicats auxquels ils sont affiliés. «La grève est modestement suivie en cette matinée. La mobilisation sera constatée au cours de la journée et demain [ndlr : aujourd'hui]», nous dira un délégué du bureau de coordination des syndicats des chauffeurs de taxi et des transporteurs rencontré à la station du Champ de manœuvres. Même écho au niveau des autres stations de taxis et de transporteurs de la wilaya d'Alger, y compris la station des taxis inter-wilayas sise à la gare routière du Caroubier. Un service minimum est par ailleurs assuré, pour ne pas perturber le citoyen durant ces deux jours, fait-on savoir. Rappelons que le bureau de coordination des syndicats des chauffeurs de taxi et des transporteurs, composé de trois syndicats, à savoir le Syndicat national des transporteurs et des chauffeurs de taxi (SNTT) affilié à l'UGTA, l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNACT) et la Fédération nationale des chauffeurs de taxi (FNACT), laquelle est affiliée à l'UGCAA, a appelé l'ensemble des chauffeurs de taxi et des transporteurs à participer en force à cette grève générale de deux jours (hier et aujourd'hui). «Nous avons essayé par tous les moyens de concrétiser nos revendications à travers des correspondances et des réunions avec les parties concernées. Cependant, nos tentatives sont demeurées vaines», avait déploré M. Hocine Aït Braham, coordinateur du secteur des taxis au niveau de l'UGCAA, en ajoutant : «Les problèmes discutés lors des différentes rencontres avec le ministère des Transports et la direction des impôts n'ont, à ce jour, pas été résolus.» D'où les initiateurs ont étalé leurs revendications qui s'articulent sur la réactivation de la Commission technique nationale et de wilaya, le règlement du problème des impôts dont «l'évaluation est jugée abusive», ainsi que l'institution d'un statut des exploitants de transporteurs et taxis. Les initiateurs ont, par ailleurs, soulevé le problème de la disponibilité des licences d'exploitation dont la location a grimpé de façon vertigineuse pour atteindre dans nombre de wilayas «8 000 à 12 000 DA/an alors que le tarif officiel ne dépasse guère 800 à 1 200 DA/an».Le bureau national de coordination syndicale avait fait savoir que la corporation est «contre la grève et qu'elle est disposée au dialogue», tout en expliquant que les motivations de la grève projetée à travers tout le territoire national faisaient partie de la plate-forme des revendications. La corporation exige le gel de la décision (09/278), du mois de juin 2009, portant sur l'ouverture des permis de place et des lignes inter-wilayas pour les bus et taxis. Celle-ci, selon les grévistes, pénalise les chauffeurs de taxi, pères de famille, dont le véhicule est immobilisé pour une raison ou une autre, maladie ou panne, et dont les permis de place sont alors attribués à des tiers. A signaler, en somme, que le préavis de ce mouvement de protestation a été déposé le 11 janvier en cours auprès des autorités concernées, conformément au droit constitutionnel. A ce titre, la station principale d'Alger qui se trouve au niveau de la gare routière du Caroubier dessert au total 35 wilayas du pays, dont 7 wilayas de l'Ouest, 11 du Centre, 15 de l'Est ainsi que celles de Laghouat et de Boussaada pour le Sud. N. B.