Les autorités locales s'empressent d'annoncer, vaguement, des projets, mais font profil bas, comme d'habitude, lorsque ceux-ci n'aboutissent pas dans les délais impartis. Ce sont des milliers de voyageurs qui prennent quotidiennement des bus et taxis interwilayas, non pas à partir d'une gare routière digne de ce nom, mais plutôt sur un terrain compacté à la va-vite, situé à la sortie est du chef-lieu de wilaya. Et cela dure depuis des années déjà. C'est l'anarchie ! Et le mot est faible. Ainsi, il suffit de quelques millimètres de pluie pour que la gare routière de Guelma se transforme en un gigantesque bourbier où les nids de poule et autres affaissements se transforment en véritables pièges pour les voyageurs et les transporteurs. « Une femme d'un certain âge est tombée, il y a quelques jours, dans un trou plein de boue et d'eau. Elle a fait le voyage vers Constantine trempée jusqu'à l'os ! », nous déclare un chauffeur de taxi. Quant à l'insécurité, notre interlocuteur ajoutera : « Je ne vous parle pas de l'insécurité. Les pickpockets pullulent ici, les téléphones portables sont des cibles de choix. » Pour les quelques voyageurs réguliers que nous avons questionnés, notamment ceux travaillant à Annaba et Constantine, ils sont unanimes : « La dégradation des lieux est une humiliation pour les voyageurs. » Et d'ajouter : « C'est une honte pour les autorités locales de ternir ainsi l'image de Guelma, notamment vis-à-vis des personnes de passage dans cette ville. » En signe de protestation, les chauffeurs de taxi assurant les liaisons interwilayas ont bloqué, il y a quelques jours, deux heures durant, l'entrée de la gare routière. Ils réclamaient et réclament toujours de meilleures conditions de travail. Ils dénoncent l'absence d'éclairage public, de sécurité pour les voyageurs, les nids de poule, la gadoue, etc. A Oued Zenati, en début d'année, c'est pour les mêmes raisons que les chauffeurs de taxi ont boycotté leur gare routière. La station est dépourvue, à ce jour, de toute commodité. Ainsi, plusieurs correspondances ont été adressées aux autorités locales, notamment aux maires de ces deux plus importantes villes de la wilaya, mais sans résultats probants. A quand la nouvelle gare routière ? Cependant, il existe un projet d'étude et de réalisation d'une nouvelle gare routière à Guelma. Il a été annoncé en grande pompe par l'administration dans le cadre du plan quinquennal 2004-2009 pour une enveloppe de plus de 200 MDA (millions). Bien qu'une date de livraison de l'infrastructure d'accueil ait été donnée pour septembre 2009, cette dernière n'a pas encore vu le jour. Ce projet, sur 2 ha, devait être « le projet vitrine du chef-lieu de wilaya ». En effet, un chantier existe bel et bien à proximité de la pseudo-gare de Guelma. Il s'agit, nous dit-on, d'une gare routière de type A qui sera dotée de 26 quais et d'une structure d'accueil. « Mais pour quand ? » s'interrogent les voyageurs, d'autant plus que les travaux du chantier ont démarré le 10 juillet 2008. Quoi qu'il en soit, les autorités locales s'empressent d'annoncer, vaguement, des projets, mais font profil bas, comme d'habitude, lorsque ceux-ci n'aboutissent pas dans les délais impartis.