Le projet d'accord d'association, signé le 22 avril 2002 avec l'Union européenne (UE), sera débattu et voté demain par les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Présenté, mercredi dernier, devant la commission des affaires étrangères du Parlement par le chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Belkhadem, cet accord suscite, avant même son entrée en vigueur, beaucoup de controverses tant chez les partis politiques que chez le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Ces derniers n'ont pas caché en effet leurs appréhensions quant aux conséquences négatives de ce projet sur l'économie nationale, en général, et les entreprises algériennes, en particulier. Du côté des formations politiques de l'« opposition » siégeant à l'APN, cet accord va engendrer des effets déplaisants sur l'économie nationale. Ainsi, le Parti des travailleurs (PT) déclare qu'il ne voit aucun intérêt « dans cet accord pour l'Algérie ». Contacté hier, M. Taâzibt, député du PT à l'Assemblée populaire nationale (APN), affirme que « l'Algérie, en tant que nation, a tous les intérêts d'avoir des relations bilatérales avec d'autres pays, mais il ne voit pas l'utilité de la signature d'un tel accord, dont l'objectif est d'arriver à la mise en place d'une zone de libre-échange et la libre circulation des marchandises ». Les élus du parti, dit-il, vont axer leurs interventions dans les débats sur les résultats de l'accord sur l'économie et les entreprises nationales. « Avec le démantèlement tarifaire prévu dans les textes de ce pacte, c'est tout le tissu industriel national qui va disparaître. Nous n'avons pas d'intérêt en tant que nation dans cet accord », lance-t-il. Le Mouvement pour le renouveau national (MRN) va étudier la question, selon Lakhdar Benkhellaf, député du parti à l'APN, aujourd'hui, à l'occasion de la réunion de son groupe parlementaire. Pour le président du FCE, Omar Ramdane, « l'accord représente des enjeux et des apports considérables pour l'économie nationale ». « Il est une étape décisive dans l'évolution de notre système économique et commercial dans son ensemble parce qu'il représente un enjeu considérable sur les perspectives futures du développement de notre pays. » Toutefois, celui-ci a présenté les craintes de son organisation quant aux conséquences négatives sur les entreprises algériennes et pose ses recommandations. « Certaines dispositions de cet accord auront immanquablement des effets négatifs sur les entreprises algériennes. Cette inquiétude nous conduit à considérer que la démarche de mise en œuvre d'un tel accord ne doit pas faire abstraction des situations spécifiques de nos entreprises quand bien même cet accord permettrait d'ouvrir à l'industrie algérienne, sur le long terme, une perspective d'intégration économique et commerciale au marché européen », souligne-t-il. A cet effet, l'orateur demande que les pouvoirs publics prennent des mesures adéquates afin d'aider les entreprises nationales et les préparer à la nouvelle situation engendrée par l'application de cet accord. « Il faut que les pouvoirs publics mettent de l'argent pour soutenir les entreprises nationales et les aider dans leur mise à niveau », ajoute-t-il. Par ailleurs, le président de la commission des affaires étrangères du Parlement, Reguieg Thabet, estime que « l'Algérie est gagnante dans cet accord et sur le plan économique et sur les plans politique et culturel ». Il permettra, selon lui, la création d'autres entreprises et beaucoup de postes d'emploi.