Ils sont venus pour étudier la nouvelle donne politique en Algérie. Elle sera conduite par le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Pique, dont le pays assure actuellement la présidence de l'UE, le haut représentant de l'Union, M.Javier Solana, le ministre danois des Affaires étrangères. M.Stig Moller, ainsi que le membre de la Commission européenne, M.Christopher Patten. La délégation, qui animera une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie algérienne, M.Abdelaziz Belkhadem, à la résidence Djenane El-Mithak, vers 15h, aura des entretiens avec les responsables algériens axés sur le processus euroméditerranéen et l'accord d'association Algérie-UE, signé le 22 avril dernier à Valence. La situation au Proche-Orient et le sommet de l'Union du Maghreb arabe (UMA), prévu les 21 et 22 juin à Alger, sont également au menu. Par ailleurs, on apprend que des réunions à huis clos entre les membres de la troïka et le ministre des Affaires étrangères, M.Belkhadem, sont prévues. Bien qu'il s'agisse là, d'une visite pour le renforcement des liens entre l'Algérie et l'Union européenne, la situation qui prévaut en Kabylie ne manquera pas d'être évoquée. Le chef de la diplomatie algérienne aura certainement à axer les discussions sur l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE, d'autant plus que ce dernier est en passe d'être présenté pour adoption au Parlement européen. Côté européen, nous affirme-t-on, la troïka est venue pour étudier de près les incidences de la nouvelle donne politique en Algérie sur cet accord. Des sources du ministère des Affaires étrangères se sont déclarées optimistes sur les résultats de cette visite qui «intervient dans un contexte politique et sécuritaire plus favorable que les précédentes visites notamment celle de 1998 où le ‘‘qui tue qui?'' envenimait les relations algéro-européennes». Nos sources n'ont par ailleurs pas répondu aux questions sur d'éventuelles discussions sur la situation des droits de l'Homme et des établissements carcéraux, mais elles affirment que le rapport positif qu'a dressé la délégation du Parlement européen, hier à Bruxelles, ainsi que les bouleversements dans le monde, après le 11 septembre, ont largement eu un effet positif pour l'Algérie. Cela étant, la troïka n'insistera pas sur ces dossiers, nous indique-t-on. L'autre point justifiant l'optimisme des diplomates algériens n'est autre que la réaction positive de l'Administration américaine et de la France sur le déroulement et les résultats du scrutin. Ce qui a poussé certains à dire que les discussions seront beaucoup plus sereines.