En effet, le chef de service conteste l'autorité de son directeur (l'inspecteur du travail de la wilaya), dans un courrier adressé à ses supérieurs hiérarchiques, et fait état de ce désaccord devant les autorités locales. Le signataire du document, dont nous détenons une copie, évoque plusieurs infractions impliquant le directeur de l'Inspection. Il l'accuse de ne pas «transmettre à la justice des procès-verbaux établis à l'encontre de ‘‘certaines'' entreprises privées, au nombre de 201 sur 465, (relatifs à la non-affiliation, au non-respect du salaire minimum, travailleurs étrangers en situation irrégulière, le non-respect du SNMG et notamment de l'âge légal du travail), ce qui a fait perdre au Trésor public 9 263 500 DA ». Et ce qui renforce la suspicion, selon le même document, c'est que «parmi les 201 PV, cachés à la justice, 90 PV représentent 126 travailleurs non déclarés à la sécurité sociale (CNAS), par des employeurs indélicats». L'autre grief soulevé par le chef de service à l'encontre du son directeur est «l'entrave au travail des inspecteurs». Et le plus grave est «la nomination d'inspecteurs non qualifiés, travaillant dans le cadre de l'insertion professionnelle, pour effectuer des tâches qui ne relèvent pas de leur niveau de qualification». Le plaignant a critiqué violemment la politique du directeur «qui n'a pas mis à la disposition des inspecteurs les moyens de travail, comme le cachet rond du service, le fax et le téléphone». Nous apprenons, en effet, de sources informées, qu'une commission d'enquête diligentée par la tutelle a été dépêchée sur place, en fin de semaine dernière, pour faire la lumière sur les faits évoqués par ce chef de service.