La fédération algérienne de cyclisme (FAC) a tenu son assemblée générale ordinaire vendredi au siège du comité olympique algérien (COA). L'événement a suscité une polémique sur la question de la qualité de quelques membres de l'assemblée générale. Le président de la fédération, M. Fezouine, sollicité hier sur le sujet, est catégorique : « les personnes qui s'agitent et font le tour des rédactions ne sont plus membres de l'assemblée générale. Elles ont perdu cette qualité et, de ce fait, elles ne pouvaient prendre part aux travaux de l'AG. » Les membres visés par le président ont un autre avis. « Notre exclusion ne repose sur aucun argument réglementaire. Nous faisions partie de la dernière assemblée générale tenue l'an dernier. Entre les deux, 2009-2010, on a été évincés parce que nous avons retiré notre confiance au président. Notre demande de tenue d'une assemblée générale pour évoquer les graves problèmes qui secouent la fédération n'a pas plu », indique un dirigeant à qui l'entrée à la salle a été interdite, au même titre que d'autres, souligne-t-il. La délégation qui s'est présentée à El Watan a énuméré toutes les péripéties qui ont entouré l'organisation et la tenue de l'assemblée générale. Un membre affirme : « Nous avons alerté des responsables du MJS, en vain. L'assemblée générale s'est tenue sans nous, et malgré nos observations sur beaucoup de chapitres. » Selon les visiteurs d'El Watan,« Trois cadres du MJS nous avaient promis d'intervenir pour régler le problème. En fin de compte, ils ont gagné du temps et cautionné la démarche du président. L'accès à la salle nous a été interdit, l'AG s'est déroulée sans les personnes indésirables. » Contacté, le président Fezouine réfute tout en bloc. Pour lui, « Tout fonctionne normalement à la fédération. Ceux qui s'agitent sont des personnes dont les intérêts ont été touchés justement par la fédération, à l'instar de cet ex-entraîneur qui a été suspendu et qui percevait presque un million de dinars par an entre ses indemnités et celles de ses enfants. » L'intéressé, visé par ces propos virulents, rétorque : « Parlons justement de ma suspension ! Elle est le fait du prince. La commission qui m'a auditionné ne m'a jamais suspendu. Après la réunion, un membre du bureau fédéral a exigé du secrétaire de la commission de mentionner que j'ai écopé d'une suspension. Bien sûr, il a refusé. Lorsque j'ai fait appel de ma sanction auprès de la personne en charge de cet organe, cette dernière m'a répondu : ‘‘Je ne suis pas membre de cette commission.'' A son insu, elle a été placée sur l'organigramme. » D'autres griefs encore sont retenus contre le président de la fédération. La plus importante, aux yeux de ses détracteurs, est sans conteste celle de « l'achat de matériel en espèces auprès d'un commerçant à l'étranger », indiquent les membres de la délégation qui s'est déplacée au siège du journal. L'un d'eux lance : « Le président peut-il expliquer comment il a fait pour acheter du matériel à l'étranger pour plus de 32 000 euros en espèces, chose interdite par la législation ? Et peut-il dire par quel miracle la facture (dont El Watan détient une copie) est devenue un bon du fournisseur ? Nous avons alerté les services compétents pour constater cette infraction à la législation. » Interrogé sur ce chapitre, le président, M. Fezouine, ne semblait nullement embarrassé : « C'est le MJS qui a acheté ce matériel dans le cadre d'une sortie de l'équipe nationale et de sa participation aux jeux méditerranéens de Pescara. Le matériel est resté 3 jours à Alger avant d'être réparti entre les athlètes qui ont participé aux jeux de Pescara. » Le MJS, mis en cause par une partie et cité par une autre sur cette malheureuse affaire, gardera-t-il le silence ? Ou le rompra-t-il pour éclairer les lanternes ? Nos tentatives de joindre hier des responsables du MJS, pour connaître leur version, ont été vaines.