L'agence de la Banque de développement local (BDL) de la ville de Aïn El Hammam a été attaquée à l'explosif par un groupe armé dans la nuit de vendredi à samedi vers minuit. L'attaque, qui a duré près de deux heures, selon des témoignages recueillis sur place, a été perpétrée par un groupe fortement armé, de plus d'une vingtaine d'éléments qui ont dressé de faux barrages aux différentes entrées de la ville avec des barricades. A notre arrivée sur les lieux, hier en début d'après-midi, jour de marché à Aïn El Hammam, seuls les citoyens étaient devant le bâtiment, situé dans une rue exiguë, qui abrite l'agence au rez-de-chaussée, d'où sortait encore une fumée acre. Juste à côté, séparée par un mur, l'agence BADR n'a pas été touchée par le groupe qui a défoncé la porte de l'agence à l'aide d'un explosif ou un hebheb (un lance-roquettes artisanal). A l'intérieur, tout est désolation. Selon les témoignages, cinq explosions, probablement des bombes artisanales, ont détruit tout le mobilier intérieur. Le feu a tout ravagé. A en croire les quelques témoignages recueillis sur place, les assaillants ont tenté de forcer le coffre-fort de la banque, en vain. En plus de ceux qui se sont introduits à l'intérieur de la banque, d'autres faisaient le guet à l'extérieur, menaçant toute personne qui osait se montrer. Et c'est au moment de partir qu'ils ont fait exploser leurs bombes. Ils étaient habillés en tenue militaire, selon les citoyens, en civil selon la police qui n'est intervenue que vers 6h, par crainte de tomber dans une embuscade. Une fois le groupe armé parti, la Protection civile est arrivée sur les lieux pour circonscrire l'incendie qui menaçait de s'étendre aux deux étages supérieurs, dont l'un de cantine scolaire et l'autre de classes. Au commissariat situé à l'autre bout de la ville, il n'y avait qu'une dizaine de policiers durant cette nuit. Le commissaire, que nous avons sollicité pour une petite entrevue vers 14h30, « était débordé ». Un employé de la banque rencontré sur place nous informe que le coffre, que les assaillants ont tenté d'ouvrir avec un chalumeau, a été ouvert le matin en présence des policiers et du procureur de la République. Personne n'a pu nous donner la somme qui s'y trouvait. Selon divers témoignages, les éléments du groupe sont repartis à pied, avant de s'emparer, nous a-t-on affirmé, de quelques véhicules de citoyens (au moins cinq) rencontrés sur leur passage. Il semble que le groupe ait pris la route qui mène vers l'hôpital de la ville et Beni Yenni. D'ailleurs, c'est non loin de l'hôpital qu'un citoyen a retrouvé son fourgon au milieu de l'après- midi d'hier. Cette agence de la BDL a fait l'objet d'un hold-up en 1996, perpétré par un groupe armé qui s'est emparé de plus de 300 millions de centimes. Le 29 novembre 2004, un véhicule de transport de fonds, qui devait alimenter la BDL de Bouzeguène, a été attaqué au lieudit Acif Ousserdoune. 150 000 euros ont été emportés par les assaillants. Lors de cette attaque, il y a eu un mort et deux blessés.