Un groupe armé, composé d'une trentaine d'individus, a fait exploser, samedi à minuit, une bombe de forte intensité à la succursale de la Banque de développement local. Un groupe armé, composé d'une trentaine d'individus, a investi, dans la nuit du vendredi à samedi derniers, le centre-ville de Aïn El-Hammam, à 50 km du chef-lieu de Tizi Ouzou. Selon des sources sécuritaires, les terroristes, qui étaient à bord d'au moins cinq véhicules, ont fait exploser, à minuit tapante, une bombe de forte intensité à la succursale de la Banque de développement local (BDL). Tous les documents qui étaient à l'intérieur de la banque ont volé en éclats. Les criminels ont tenté, en vain, d'ouvrir le coffre-fort, pour subtiliser une importante somme d'argent. Selon toujours nos sources, et juste après le déclenchement de l'alarme, les services de sécurité, relevant de la sûreté de daïra de Aïn El-Hammam, ont tenté de sortir pour boucler la ville et entrer en accrochage avec ce groupe armé. Fort heureusement, des citoyens ont avisé la police de la présence d'une dizaine d'individus armés au niveau de la poste et du tribunal, qui voulaient intercepter l'intervention et s'attaquer au commissariat. Aux environs de minuit trente, les forces de l'Armée populaire nationale (ANP), stationnées au pied de la montagne d'Iferhounène, à 11 km de Aïn El-Hammam, sont également intervenues pour venir en aide aux services de sécurité et à la population. Ce n'est qu'à une heure du matin que les terroristes ont pris la fuite. Fort heureusement, cette attaque terroriste n'a fait aucune victime parmi les habitants de l'immeuble abritant le siège de cette succursale. Cette dernière, mitoyenne à la Banque algérienne de développement rural (Badr), a été sérieusement endommagée. Les services de la Protection civile ont dû batailler jusqu'à 5h du matin pour venir à bout de l'incendie provoqué par la déflagration. Selon nos sources, l'isolement de cette banque, l'absence de l'éclairage public et le mauvais état de la chaussée — en plus du nombre élevé des terroristes — ont rendu la tâche difficile aux brigades mobiles pour intervenir. Aussi, note-t-on, cette attaque terroriste intervient quelques jours après l'approvisionnement des banques, situées dans les villes de la Haute-Kabylie. Evidemment, les terroristes ont changé de tactique pour subtiliser des fonds. Les convoyeurs de fonds étant plus sécurisés, notamment avec l'installation d'une unité de l'ANP à Taourarine, un chemin de wilaya reliant Aïn El-Hammam à Larbaâ Nath-Irathen. Ce groupe armé a semé une totale diversion en attaquant carrément cette succursale. Hier matin, tous les accès à Aïn El-Hammam, depuis Azazga, Larbaâ Nath-Irathen, Iferhounène et Yatafen ont été bouclés par les troupes combinées. Des barrages de contrôle ont été également installés sur les routes de Oued Aïssi et Tizi Ouzou, pour tenter d'intercepter ce groupe. À l'heure où nous mettons sous presse, une grande opération de ratissage est déclenchée dans les monts boisés de Aïn El-Hammam. En quelques mois, la Kabylie aura connu une dizaine d'attaques terroristes, et de bandits aussi, contre les convoyeurs de fonds et les banques. Plusieurs victimes ont été enregistrées et des sommes importantes ont été emportées par les assaillants. Aussi, remarque-t-on, depuis l'attaque dont a fait l'objet la BDL d'Azazga, les institutions financières (postes et banques) n'ont enregistré aucune amélioration en termes de sécurisation. F. B.