La ville d'Aïn El Hammam a vécu hier à l'aube des heures terribles. Un groupe terroriste fortement armé s'est attaqué à l'agence BDL locale. Aïn El Hammam, ce chef-lieu de daïra sis sur les premiers contreforts du Djurdjura a vécu dans la nuit de vendredi à samedi une nuit d'enfer. Un groupe d'éléments armés s'est attaqué à l'agence bancaire de la BDL. Selon les recoupements opérés et les témoignages des habitants des bâtiments proches des lieux, l'agence bancaire étant située à l'entrée est-nord de la ville, face à l'école de garçons de la localité, à proximité du monument de la ville, les assaillants étaient en tenues militaires et fortement armés, des sources affirment que les assaillants avaient des kalachnikovs et des fusils de guerre et circulaient sans cagoules. Les bandits ont commencé par investir les lieux et posèrent des engins explosifs qu'ils ont fait sauter à distance. Comme ils ont pu pénétrer à l'intérieur du local et essayé en vain de fracturer le coffre-fort de l'agence. Avant de se retirer, les terroristes ont mis à sac l'agence et en se retirant se seraient permis de faire un petit tour en ville marchant jusqu'à la place et tirant en l'air. Les habitants étaient dans tous leurs états. La panique était à son comble. Alertées, les forces de police se sont rendues sur les lieux et c'est là que les assaillants ont pris la fuite. On parle d'un véhicule qu'auraient emprunté les assaillants, une Renault Trafic, mais les témoignages ne sont pas tous concordants. Un fait est cependant certain, c'est que le coffre-fort de la banque n'a été ouvert qu'hier matin en présence du procureur et du directeur de l'agence et l'argent contenu à l'intérieur a été épargné. Selon les témoignages des habitants des immeubles mitoyens qui tremblent encore en racontant ce qu'ils ont vu depuis leurs fenêtres «les assaillants sont déterminés et semblaient n'avoir peur de rien». Un autre qui parlait difficilement dira: «Quand les engins ont explosé, je pensais que notre bâtiment était ciblé et alors là, on a eu réellement peur». En fait, ni l'école primaire faisant face à l'agence ni les bâtiments n'ont eu à souffrir de cette visite inopportune. Un citoyen habitant du côté de la place ajoute: «Quand j'ai entendu du bruit, je suis sorti quelque temps après pour aller aux nouvelles. C'est alors que j'ai eu à rencontrer ces terroristes qui marchaient en pleine rue sans se soucier de qui que ce soit. Ils étaient bien armés et en tenues militaires. Ils ne m'ont pas adressé la parole et j'en ai profité pour rentrer tout de suite chez moi. Peu de temps après, j'ai entendu tirer des coups de feu». A Aïn El Hammam, les gens ont désormais peur et réellement, un vent de panique a soufflé sur la ville. Le siège de l'agence bancaire a beaucoup souffert et des fumées se dégageaient des lieux encore hier matin. Les citoyens d'Aïn El Hammam disent que «durant les temps les plus sombres du terrorisme la ville n'a pas connu pareille alerte. On a eu chaud». Fort heureusement, aucune victime n'est à signaler.