Lors de sa tournée dans la wilaya de Tlemcen où il a installé la fédération de sa formation politique, le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), Amara Benyounès, ne s'est pas trop embourbé dans son court discours pour appeler à la réconciliation nationale et à l'amnistie générale : « L'amnistie générale initiée par le président de la République est mue par le désir et le souhait de tourner définitivement la page de la décennie noire qu'a vécue l'Algérie. » Il ira jusqu'à parler de l'Afrique du Sud qui, grâce à l'amnistie, a réussi à abolir l'apartheid. « Bouteflika est un homme politiquement courageux puisqu'il a opté pour un projet grandiose qui n'est que le prolongement de deux autres non moins importants, à savoir la concorde civile et la réconciliation civile. » Amara Benyounès, qui n'a à aucun moment affiché les grandes lignes du programme de son parti (même si son discours le place directement comme parti de la coalition sans en faire partie), soulignera que l'installation de ses représentants dans les différentes wilayas du pays est le prélude de la participation de l'UDR aux prochaines consultations électorales. « Nous existons déjà dans 30 wilayas et nous serons présents dans les 48 avant la fin avril », dira-t-il. Encensant toujours le président Bouteflika, il affirmera : « Le président de la République a redonné au pays sa vraie place dans le concert international. » Défendant un programme qu'on ne peut ne pas assimiler à celui du gouvernement - même s'il n'en fait pas partie aussi -, il donnera sa « caution » à la privatisation en trouvant illogique qu'une entreprise agonisante soit maintenue sous la coupe de l'Etat. Concernant les « indus élus » de Kabylie, le secrétaire général de l'UDR s'est déclaré pour des élections législatives anticipées. En tout état de cause, la maigre assistance a eu du mal à situer politiquement ce parti qui, selon le discours de son premier responsable, n'est ni dans le gouvernement ni dans l'opposition, encore moins dans la coalition. Même si le peu qui a été dit sur son programme ne trompe pas.