Malgré les nouvelles dispositions prises par la directrice de l'Institut national supérieur de musique (INMS), Mme Mokrane, les étudiants continuent le mouvement de grève entamé depuis plus de 10 jours. Et pour cause, le point essentiel de leurs revendications, à savoir la validation de leur diplôme, n'a toujours pas été réglé. « C'est un problème qui se pose depuis longtemps et sur lequel je les rejoint », déclare la directrice. Et c'est en vue de les soutenir que la directrice de l'établissement, accompagnée d'une délégation d'étudiants, est allée porter leurs doléances auprès du ministère de la Culture. La val !idation d'un diplôme étant de l'autorité du ministère de l'Enseignement supérieur, la ministre de la Culture, Mme Toumi, a saisi par courrier le ministère concerné aux fins de réparer cette injustice qui frappe une centaine d'étudiants de musique chaque année. La missive envoyée courant février n'a toujours pas été suivie d'écho. Joint par téléphone, le ministère de l'Enseignement supérieur ne répond pas. « J'ai demandé aux étudiants de montrer plus de patience, mais rien n'y fait », explique la directrice. Pourtant, les démarches de cette dernière en vue d'améliorer leurs conditions d'étude ont été nombreuses et très souvent marquées de succès. « Depuis mon installation au poste de directrice, j'ai réussi à faire débloquer une enveloppe. En trois mois, j'ai donc pu acheter 4 autres pianos dont deux à queue ainsi que de nombreux livres pour enrichir la bibliothèque. Le tout vient d'être réceptionné ou est en voie de l'être », argumente Mme Mokrane. Jusque-là, les étudiants devaient travailler le piano sur des instruments désaccordés et complètement délabrés. L'INSM, un institut oublié « J'ai même autorisé l'ouverture des salles jusqu'à 23h ainsi que le jeudi matin pour permettre aux internes de travailler leurs cours », ajoute la directrice. L'autre point soulevé par les 86 étudiants de l'INSM concernait l'absence de cantine. « Actuellement, je me suis arrangée pour qu'ils puissent manger au restaurant Le Tassili, situé aux alentours de la DGSN », poursuit la directrice. L'Institut national supérieur de musique, malgré sa façade prometteuse et moderne, n'offre pas aux étudiants les aspirations dignes de son titre national. « Il existe beaucoup de projets en voie de réalisation et mon administration œuvre pour faire accélérer les choses », ajoute la directrice de l'institut. Doyenne de l'institut national de musique, Mme Mokrane s'inscrit en faux contre certaines allégations du délégué des étudiants. « Il a été avancé qu'aucun étudiant de l'INSM ne pouvait participer à des activités culturelles extérieures. Plusieurs de nos étudiants travaillent à la radio ou à l'orchestre symphonique national. Il n'y a eu aucune exclusion pour ce type de motif depuis que je suis en poste », dément-elle. S'agissant de l'impossibilité pour les étudiants des instituts régionaux de musique d'accéder directement en troisième année lorsqu'ils s'inscrivent à l'INSM, la directrice n'entend pas aller dans ce sens. « Il est déjà difficile de former un futur enseignant de musique en quatre années. La musique exige de longues années de pratique et insérer directement ceux qui viennent des quatre instituts régionaux en troisième année ne leur sera, en fin de compte, d'aucun bénéfice », explique Mme Mokrane.