Les étudiants exigent la reconnaissance de leurs diplômes de fin d'études. Rien ne va plus à l'Institut national supérieur de musique (Insm). Les étudiants sont à leur deuxième semaine de grève. Entre eux et, à la fois, la direction de l'institut, le ministère de la Culture et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la situation ne cesse d'empirer. «Notre avenir est compromis. Nos études ne servent à rien du moment qu'à la fin du cycle, aucun diplôme ne nous sera remis», ont indiqué les étudiants de l'Insm que nous avons rencontrés hier. Pour rappel, cet institut a été créé en 1992. Pour y accéder, les postulants devront passer un concours. Lequel est ouvert aux bacheliers, aux terminalistes et aux élèves issus des écoles régionales de musique. La durée du cursus est de quatre années. Néanmoins, «à la fin du cycle, on ne nous délivre qu'un «misérable» certificat de fin d'études. Laquelle attestation ne nous servira aucunement pour l'acquisition d'un poste de travail. D'autant qu'elle n'est reconnue par aucune institution publique soit-elle ou privée», déplorent les étudiants dudit institut. Il est à souligner que ces derniers en sont à leur deuxième mouvement de débrayage, après celui enclenché en décembre 2004 et qui a duré plus de 65 jours. Il a en effet fallu à ces étudiants entamer un mouvement de grève illimitée pour que «la tutelle administrative», en l'occurrence le ministère de la Culture, les appelle au dialogue. «La directrice de l'institut nous a alors demandé d'arrêter le mouvement de débrayage. Entre-temps, la ministre, Mme Khalida Toumi, a interpellé le ministère de l'Enseignement supérieur, pour trouver une solution à notre problème. Elle leur a même adressé un courrier. Néanmoins, à ce jour rien n'est apparu à l'horizon. Ce ne sont que des promesses», racontent les étudiants grévistes. Aujourd'hui, aucun compromis susceptible de mettre fin à cet interminable cauchemar n'est trouvé. Pés encore, à se fier aux déclarations des étudiants, la directrice aurait fait appel aux forces de police afin d'évacuer les étudiants grévistes, ayant, en signe de protestation, fait un sit-in au sein de l'institut. «La police nous a chassés manu militari de l'institut. Le soir, ce corps de sécurité nous a interdit l'accès au restaurant.» Il convient de noter, par ailleurs, que ce problème n'est pas uniquement soulevé par les étudiants de l'Insm, mais aussi par ceux de l'Institut national des Beaux-Arts et ceux de l'Institut national des arts dramatiques et chorégraphiques de Bordj El Kiffan. Le ver est dans le fruit. Faut-il donc attendre que le fruit se gâte encore davantage pour juguler cette situation?