Ce phénomène ne laisse pas d'étonner : plusieurs projets nécessitent l'intervention des autorités plusieurs jours après leur livraison. Il n'est pas rare de voir des ouvriers s'affairer à « corriger » un sens giratoire ou à l'éliminer complètement. Sur le CW reliant Rouiba à Aïn Taya, des travaux ont été engagés plusieurs jours après la réception du carrefour de l'évitement de Souachet. Les services de la voirie découvrent après coup que l'ouvrage cause plus de problèmes qu'il n'en résout, surtout la nuit. Ces cas sont légion dans la commune de Bordj El Bahri, traversée par la RN 24 : l'intersection de Qahouet Chergui, non encore achevée, comme l'a rapporté un collègue dans l'édition d'hier, s'avère être très dangereuse, surtout pour les automobilistes venant de Bordj el Kiffan. Des télescopages, mortels dans certains cas, sont signalés entre des automobilistes, et ceux qui en souffrent le plus sont ceux qui viennent de Bordj El Bahri pour s'engager sur une route non dédoublée jusqu'à présent. Plus loin encore, un autre carrefour fait l'objet des mêmes égards : des ouvriers se découvrent des vocations et sous leurs pioches l'ouvrage d'art retrouve des formes autres que celles prévues par la réglementation. La direction des travaux publics, censée chapeauter les opérations, est ainsi « obligée » d'engager des travaux supplémentaires pour « rectifier » des ouvrages livrés lors de cérémonies présidées par l'indéboulonnable ministre du secteur qui « en raffole ». A quoi est due cette situation qui cause beaucoup de désagréments ? Aux études mal faites, à une négligence du contremaître, aux exécutants qui entament des travaux sans en référer à leurs supérieurs ? Ou bien est-ce une manière subtile de détourner de l'argent public ? Seuls les services de la DTP peuvent nous donner des explications. Il n'est pourtant pas besoin d'être un ancien élève des Ponts et Chaussées pour comprendre qu'en plus de la dégradation de la voirie, ces opérations nécessitent l'allocation d'enveloppes supplémentaires. L'essentiel pour nos responsables, regrette-t-on, étant de « respecter les délais », mais guère les normes. Quitte à revenir sur les lieux de la débâcle.