En effet, moins d'un mois après le lancement de «la consultation» des partis politiques autour de la personne de Abdelwahab Derbal, ancien ministre et ex-ambassadeur, proposé par le chef de l'Etat pour assumer le poste de la Haute instance de surveillance des élections (HIIE), la confirmation de sa nomination tombe. Selon un communiqué de la Présidence, l'ex-député du mouvement Ennahda en 1997 a été nommé officiellement par le chef de l'Etat à la tête de la HIIE. «Le président de la République a procédé à la signature du décret présidentiel portant nomination de Abdelwahab Derbal président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections», lit-on dans un communiqué de la Présidence rendu public hier. Rappelant la procédure de consultation lancée en octobre dernier, la présidence de la République donne le nombre de partis qui ont été destinataires de correspondances officielles. «Conformément aux dispositions de l'article 194 de la Constitution, et sur instruction de son excellence Abdelaziz Bouteflika, président de la République, le cabinet de la Présidence a procédé, par écrit, à une consultation de l'ensemble des partis politiques agréés, qui sont au nombre de 70, au sujet de la proposition de Abdelwahab Derbal pour la présidence de la Haute instance indépendante de surveillance des élections», lit-on dans le même communiqué. Primauté du nombre sur le contenu des réponses En annonçant la décision de Bouteflika, la Présidence met en avant le nombre de partis favorables à la désignation de Abdelwahab Derbal à la tête de la HIIE. «A l'issue du délai convenu, le cabinet de la présidence de la République a reçu 60 réponses dans lesquelles 47 partis politiques ont clairement annoncé leur accord à la proposition faite par le chef de l'Etat, 9 partis ont exprimé des réponses réservées au motif qu'ils avaient demandé la mise en place d'une instance indépendante chargée de l'organisation des élections, alors que 4 partis ont émis des objections politiques sur toute la démarche suivie par les autorités nationales», explique-t-on dans le même communiqué. Commentant les réactions des partis de l'opposition qui ont critiqué la démarche du pouvoir concernant l'organisation des élections, la Présidence estime que «les réserves ou oppositions formulées par certains partis sont étrangères aux dispositions de l'article 194 de la Constitution alors que la grande majorité des formations politiques consultées adhère à la proposition soumise par le chef de l'Etat». Cependant la Présidence ne dévoile pas l'identité de ces 47 partis favorables à la nomination de Abdelwahab Derbal. Qui sont ces formations et que représentent-elles sur le terrain ? Pour rappel, tous les partis de l'opposition qui pèsent encore sur la scène politique ont rejeté la décision du pouvoir de maintenir son monopole sur l'opération électorale à travers la création de la HIIE. Selon eux, le problème ne réside pas seulement dans la présidence de l'instance de surveillance des élections. C'est cette dernière, précisent-ils, qui est problématique…