Le montant des importations algériennes en sucre et sucreries est passé de 94 millions de dollars en janvier 2009 à 166 millions de dollars durant la même période en 2010, soit une hausse de 76,6%, rapporte APS, citant des chiffres fournis par le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS). Même si l'indice des prix à la consommation a connu une variation négative de 0,8% durant le mois de janvier 2010, les prix de cette denrée très prisée continuent de peser lourdement sur la facture alimentaire. Rien que pour le mois de janvier dernier, les prix du sucre ont enregistré une croissance de 3,2%, relève l'Office national des statistiques. Cette augmentation des importations du sucre est due au renchérissement de ce produit sur les marchés internationaux qui a progressé de 112% durant les années 2008-2009, selon les explications du CNIS. En effet, les prix du sucre brut sur le marché mondial ont augmenté de 68% entre janvier et août 2009, alors que les prix du sucre blanc raffiné ont connu une hausse de 63%. Estimée à 950 000 t/an, la production nationale de sucre reste de loin insuffisante pour répondre à une demande de près d'un million de t/an. L'Algérie, qui s'approvisionne en sucre roux à partir du Brésil, Cuba, Thaïlande et Union européenne, a importé pour 600 millions de dollars de sucre en 2009, selon le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Près de 1,2 million de tonnes sont écoulées sur le marché pour la consommation des particuliers et les différentes filières industrielles. Selon certaines statistiques, l'Algérien consommerait près de 26 kg de sucre par an. Dans les commerces de détail, le kilogramme de sucre coûte plus de 100 DA contre 60 et 70 DA, il y a peu de temps. Chez les ménages, dont le pouvoir d'achat est des plus faibles au Maghreb, on peste contre cette énième augmentation. Même état d'esprit chez les industriels de la filière boissons. Pour l'instant, rien n'indique que les prix chuteront de sitôt ! Les raisons de ces flambées sont imputables aux pays producteurs. Premier producteur et exportateur de sucre, le Brésil a enregistré une baisse des plus drastiques de sa production avec 2,1 millions de tonnes due essentiellement aux intempéries ainsi que l'utilisation de la betterave pour la production des biocarburants. La Thaïlande, second exportateur mondial, et l'Inde ne sont pas épargnés par ces contretemps. Conséquences : de nombreux pays importateurs observent, impuissants, l'augmentation de leur facture d'importation en sucre. Le déficit mondial en sucre est de 4,2 millions de tonnes en 2009-2010 contre 8,8 millions de tonnes en 2008-2009. Les mois à venir sont annonciateurs de mauvaises nouvelles dans le sens où le même déficit risque encore de s'aggraver, pour atteindre 14,8 millions de tonnes pour la campagne 2009/2010, selon des prévisions d'une maison de courtage londonienne dans son dernier rapport mensuel. Globalement, la facture des importations algériennes des produits alimentaires a atteint 572 millions de dollars en janvier 2010, contre 652 millions de dollars le même mois de l'année écoulée, soit une baisse de 12,27%.