La liste provisoire de quelque 2 180 bénéficiaires des logements publics locatifs (LPL) de Oued Falli dans la daïra de Tizi Ouzou a été rendue publique hier matin. L'annonce n'est pas passée inaperçue étant donné qu'elle s'est heurtée à la colère de citoyens de la région. Des manifestations se sont d'ailleurs enclenchées dès la matinée d'hier à travers le chef-lieu de la daïra. Des groupes de jeunes mécontents ont procédé à la fermeture de nombreux accès et routes de la ville. Ils ont ainsi usé de barricades, de pneus usés et autres branchages auxquels ils ont mis le feu pour empêcher la circulation et attirer l'attention des autorités sur leur colère quant à l'absence de leurs noms parmi ceux des heureux bénéficiaires de ces logements sociaux. Le constat était le même dans plusieurs endroits de la ville bloqués par des jeunes manifestants. Il s'agit notamment de la rue Kesri Amar à proximité du siège de la willaya, au boulevard Houari Boumediène ou encore à la rue Lamali Ahmed. Ces actions n'ont pas manqué de perturber la circulation automobile au chef-lieu de wilaya. De longues files de voitures n'ont pas tardé à se former sur les axes épargnés par le mouvement de protestation. Les citoyens reprochaient à la commission de daïra chargée de l'étude des dossiers et demandes de logement «le manque de transparence dans leur traitement des cas des postulants», nous dit un jeune de Chamlal. Il souligne d'ailleurs qu'en plus de prendre part à ce mouvement de protestation, il ne manquera pas d'adresser un recours pour la révision de son dossier «même si je vous avoue que je ne crois pas trop au recours». Un autre protestataire malchanceux soutient qu'il avait mis tous ses espoirs dans ce logement qu'il attend depuis plusieurs d'années. Il explique qu'il vit avec dix membres de sa famille dans un petit appartement et dispose d'un maigre salaire «ne pouvant me permettre de louer ou acheter un logement». A noter que l'affichage des listes provisoires s'est fait sur plusieurs sites à travers la ville. Une foule nombreuse d'hommes et de femmes se bousculait devant les listes de bénéficiaires. La majorité d'entre eux étaient tendus et fatigués de passer en revue ces dizaines de feuilles pour chercher leur nom. La déception se lisait sur de nombreux visages des malchanceux n'ayant pas manqué de prendre le chemin du siège de la daïra pour crier leur colère. La réponse des représentants de l'administration est «d'introduire des recours devant la commission de wilaya».