L'affichage de la liste des bénéficiaires de logements sociaux dans la commune de Tizi Ouzou a suscité hier la colère de nombreux citoyens qui ont procédé au blocage de plusieurs axes routiers pour dénoncer leur exclusion de cette grande opération de relogement. En effet, ce sont pas moins de 2180 citoyens de la municipalité de Tizi Ouzou à avoir l'agréable surprise de figurer sur la liste provisoire des bénéficiaires de logements sociaux rendue publique dans la matinée d'hier par la commission de daïra chargée de cette opération. Dès les premières heures de la matinée, des citoyens de la commune de Tizi Ouzou, en attente depuis de nombreuses années d'un logement social, se sont rués sur les kiosques à journaux pour découvrir la liste des bénéficiaires que les services de la daïra ont décidé de rendre publique à travers des placards publicitaires sur plusieurs pages dans la presse nationale. Et comme cela se passe chez nous lors de ce genre d'opération, ils étaient des centaines de citoyens dont certains ont à peine bouclé leurs trente ans à avoir poussé un grand ouf de soulagement après avoir eu la chance de lire leurs noms parmi les heureux bénéficiaires d'un toit. Des joies mêlées à des cris de colère de ces centaines d'autres malheureux citoyens qui se sont retrouvés écartés de cette liste, poussant de nombreux déçus, notamment les femmes, à crier haut et fort leur colère dans une atmosphère de deuil. Des déceptions qui ont engendré des crises de larme set des évanouissements chez certaines personnes, ce qui avait d'ailleurs nécessité leur évacuation aux urgences de l'hôpital, comme en témoignent ces incessants ballets des ambulances de la Protection civile. Les mécontents n'ont pas cessé d'afficher leur colère par des cris et des larmes, contre ce qu'ils estiment de la hogra et de la non-transparence lors de la confection de la liste des bénéficiaires, mais ils ont décidé d'investir la rue en procédant au blocage de nombreux axes névralgiques de la ville, rendant quasiment impossible la circulation automobile dès les premières heures de la matinée. A l'aide d'objets hétéroclites et de pneus en flammes, les protestataires, dont la plupart sont des jeunes, ont procédé à la fermeture de nombreux axes menant au centre-ville de Tizi Ouzou. Simultanément et comme s'ils se sont donné le mot d'ordre, les manifestants ont bloqué les grands boulevards et avenues importants de la ville, à l'instar du boulevard Lamali menant vers le CHU, l'avenue jouxtant le siège de la daïra ainsi que tous les axes menant vers le siège de la wilaya. Décidés plus que jamais à dénoncer ce qu'ils disent être de la hogra et du mépris, les non-bénéficiaires de logements n'ont pas cessé de crier leur colère contre la manière avec laquelle la commission de daïra a procédé à l'attribution des 2180 logements au niveau de la commune de Tizi Ouzou. «Vous vous rendez compte que dans cette liste rendue publique ce matin, nous avons trouvé quinze personnes d'une même famille dont certaines sont nées en 1990 qui ont bénéficié de logement alors que de nombreux citoyens de la commune attendent depuis plus de vingt ans un hypothétique toit», s'insurge une mère de famille rencontrée devant le siège de la daira, où des centaines de citoyens observaient un sit-in. Il faut dire que cette opération de relogement a suscité beaucoup plus de problèmes qu'elle n'en résoudra, au vu de la grogne chez tous ces exclus qui s'apprêtent d'ailleurs à déposer des recours auprès de la commission de wilaya comme cela a été annoncé dans l'avis d'attribution provisoire rendu public hier.