Qui ne se souvient de Kalimba de Luna ? Ce tube, repris par le groupe pop britannique Boney M et par la Franco-Italienne Dalida, est l'œuvre de Tony Esposito. Ce Napolitain de 60 ans est l'auteur de cette chanson qui a déferlé sur les dancings du monde entier comme une vague chaude en 1984, avec 5 millions de disques vendus. Remixée à plusieurs reprises, Kalimba de Luna est désormais un classique des tous les clubs. Lundi soir, à la salle El Mougar, à Alger, Tony Esposito et son groupe, La banda del Sole (la bande du soleil), ont animé un récital varié comme un plat italien devant un public nombreux. Il a été invité par le Centre culturel italien et l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) à présenter une partie d'une discographie riche de 35 ans de scène. « Percussionniste connu, Tony Esposito est une véritable référence en matière de world music », a expliqué Maria de l'Instituto italiano di cultura. Selon elle, l'âme arabe, méditerranéenne et napolitaine sont sur scène. Et pour cause : Tony Esposito, qui a baptisé son concert algérois « Les tambours d'Ulysse », a fait appel au jeune Réda Sika. « Je suis parmi les rares artistes qui représentent l'art musical latino en Algérie. C'est probablement pour cette raison que le groupe italien m'a fait appel », nous a expliqué Réda Sika qui compte déjà à son actif cinq albums. « Le travail avec Tony Esposito s'est passé dans une bonne ambiance. Cette expérience avec les Italiens est une ouverture », a-t-il ajouté. Réda Sika s'est fait accompagner par ses musiciens habituels : Samy Zanoune, Hakim Aït Aïssa, Mehdi Laïfaoui et Lotif Mokhnache. Le 28 mars prochain, Réda Sika sera en concert à Paris Bercy avec l'artiste franco-espagnol Manu Chau, vedette du latine-rock. Dans une parfaite fusion, Réda Sika et Banda del sole ont interprété deux chansons dont la célèbre Mchat aliya kalbi madjrouh. Les musiciens, Lino Patriota au clavier, Antonio Bruno à la basse et à la guitare, Sergio Delacone aux percussions et Paki Palmiero à la batterie, ont vite adhéré aux rythmes rapides à l'algérienne. Tony Esposito s'est même permis des pas de danse. Chemise orange et pantalon noir, Réda Sika était fort à l'aise sur scène, même s'il a été quelque peu desservi par une sono à parfaire. Il est tout de même dommage que la télévision publique n'enregistre pas ce genre de spectacles assez rares à Alger. Ce n'est pas le seul ratage de l'ENTV en matière culturelle ! Réda Sika a ensuite, et en solo, chanté Mahlakoum ya ndjoum, un boléro écrit par Yacine Ouabed et Oualach ana, extrait de son dernier album. En première partie du spectacle, Tony Esposito et sa bande n'ont pas hésité à passer par tous les chemins du son et des rythmes de la world music, faisant même appel au véco-deur : jazz dance, afrobeat, rock, blues et même électro. Tout est bon chez ce groupe italien qui tire profit de la présence d'un Argentin et d'un Brésilien pour chanter Papa Chico (immense succès en 1987), Sinue, Danza Caruana et autres morceaux choisis. Tony Esposito, qui n'est pas à confondre avec Anthony Esposito, le célèbre joueur de hockey canadien, a dessiné les toiles qui ont servi de décor à la scène. Des toiles où l'orange feu est bousculé par le vert olive, les couleurs du sud de l'Italie.