Les souscripteurs de l'AADL 2 de la wilaya de Blida craignent pour leur avenir. Même s'ils ont payé la première tranche, ils disent que cela ne leur garantit pas un logement. Et pour cause, le nombre de souscripteurs dépasse officiellement les 20 000, alors que le quota disponible est de 9500 logements, soit 7000 à Sidi Serhane (commune de Bouinan) et 2500 à Meftah ! En plus, les travaux avancent au ralenti. Trois ans se sont déjà écoulés depuis le premier versement, les délais de livraison étant renvoyés aux calendes grecques. Du coup, des sit-in et autres mouvements de protestation sont organisés régulièrement devant les sièges de l'AADL et de la wilaya. «On veut nos logements», «Basta au mensonge» ou «Soyez justes en matière de quotas», voilà, entre autres, les slogans qui sont généralement scandés par les souscripteurs mécontents. Face au silence inquiétant des responsables de l'AADL, ils interpellent même le ministre de l'Habitat pour venir à Bouinan et voir de ses propres yeux une réalité qui contredit totalement ses déclarations, du moins avec ce qu'on lui rapporte officiellement dans les rapports. «Il est inconcevable que le nombre de demandes acceptées dans la wilaya de Blida dépasse largement le double du nombre de logements programmés aux souscripteurs de la même wilaya», témoignent, en colère, des souscripteurs ne voyant toujours pas le bout du tunnel. «Pis, les travaux concernant les deux sites de Sidi Serhane et Meftah sont juste à leurs débuts, alors que les logements sont censés être déjà occupés», ajoutent nos interlocuteurs. Evitant de sombrer dans un discours à connotation régionaliste, ils attestent qu'ils n'arrivent toujours pas à comprendre pourquoi les logements destinés aux «Algérois», situés sur le site de Bouinan, sont en fin de travaux, alors que ceux destinés aux «Blidéens» sont implantés non seulement dans des sites «lointains et déshérités», mais n'arrivent même pas à «pousser» ! «On dirait qu'on a été arnaqués ! Trop de flou et absence totale de communication de la part de l'AADL», s'indignent-ils. Et de s'interroger : «On a entendu dire que la plupart des souscripteurs de l'AADL 2 habitant Alger et qui ont été orientés sur Bouinan, ne veulent pas habiter dans cet endroit. Pourquoi ne pas donc récupérer une partie du quota destiné aux Algérois pour la donner aux souscripteurs de la wilaya de Blida?», s'interogent-ils. En dehors des sit-in, certains souscripteurs mécontents sont allés jusqu'à demander la médiation d'un député de Blida afin de les aider à faire valoir leurs droits en haut lieu. Dans une lettre adressée au ministre de l'Habitat, et datée du 19/07/2016, le député évoque le cas d'environ 26 000 souscripteurs de l'AADL 2 de la wilaya de Blida, dont le sort reste méconnu. Il a interpellé le ministre de l'Habitat pour qu'une solution leur soit trouvée, surtout que d'après la même requête, sur les 21700 AADL qui sont programmés dans la ville nouvelle de Bouinan, le quota le plus important est destiné aux souscripteurs d'Alger. Bref, l'AADL ne veut jamais communiquer sur les problèmes rencontrés sur ses sites implantés dans la wilaya de Blida. Le ministre de l'Habitat est de plus en plus sollicité pour trouver une solution à un «mensonge» pour certains, une «arnaque» pour d'autres, et dont les victimes ne sont que de simples citoyens aspirant au droit au logement.