Souvent livrés à leur triste destin, ils ne sont acceptés nulle part. Traumatisés par cette exclusion, ils ont tendance à se cacher au sein de dans leur famille, murés dans leur handicap. Leur offrir une plus-value intellectuelle susceptible de favoriser leur intégration à tous les niveaux de la vie sociale et leur donner des chances de combattre leur handicap est le leitmotiv revendiqué par les équipes pluridisciplinaires activant dans les deux centres médico-pédagogiques pour enfants inadaptés mentaux domiciliés tous deux à la cité Daksi. Le CMP Ali Djenaoui compte à lui seul 129 enfants inadaptés mentaux dont 92 garçons et 37 filles dont l'âge varie de 5 à 18 ans. Sous un régime de demi-pension, ils sont encadrés par 45 pédagogues et techniciens qui s'efforcent, avec les moyens du bord, de gérer des enfants qui présentent, dans leur majorité, des troubles caractériels ou des retards intellectuels dus à leur handicap. Leur prise en charge est modulée selon le niveau du handicap, et dans ce contexte les cas les plus délicats sont suivis dans un espace appelé groupe d'observation où évoluent 8 enfants de 5 à 11 ans. A un degré moindre, la structure pyramidale de cet établissement compte une classe dite spéciale qui compte 8 enfants dont 2 filles âgées de 11 à 17 ans et cinq classes d'éveil qui totalisent 43 pensionnaires âgés entre 6 et 16 ans. Selon le degré du handicap, ils sont orientés vers ces différents niveaux où un personnel pédagogique et technique trié sur le volet s'efforce d'éveiller en eux des capacités qui permettront aux uns et aux autres de progresser et ce même si le challenge ne paraît pas évident aux yeux de leurs proches dont le seul souci est, dans certains cas, de se délester d'un fardeau très lourd à porter. Dans ce canevas, les éducateurs spécialisés accordent un intérêt particulier aux activités manuelles qui comptent un effectif de 38 élèves répartis en cinq ateliers, à savoir le jardinage, les plantes, le travail du plâtre, la menuiserie et la poterie. Une thérapie qui a fait ses preuves, nous dit-on, car dans ce créneau les résultats enregistrés sont parfois étonnants par rapport à des enfants dont le handicap offrait au départ assez peu de chances d'entrevoir une issue digne d'intérêt. Par ailleurs, il est important de souligner qu'une soixantaine d'enfants suivent une scolarité adaptée à leur handicap au sein de classes de proximité rattachées au CMP Ali Djenaoui. Ces dernières sont réparties dans les communes de Constantine, Ibn Ziad et Didouche Mourad. Pour sa part, le centre médico-pédagogique Lamara Laroubi, également implanté à la cité Daksi, gère une communauté de 110 enfants inadaptés mentaux dont l'âge varie de 6 à 18 ans. 70 d'entre eux sont inscrits dans des classes de proximité à Constantine Ville, Aïn Smara et El Khroub. 38 sont initiés à différentes activités manuelles parmi lesquelles figurent l'initiation à la pâtisserie, la peinture et la menuiserie en plus d'un atelier ouvert exclusivement aux activités féminines. Enfin, 72 garçons et filles âgés entre 6 et 16 ans sont inscrits dans neuf classes dites d'éveil.