Une action développée dans le sillage de l'exposition universelle de Milan, qui promeut la biodiversité et les cultures alimentaires de chaque pays. En Italie comme en Algérie, constate Pasquale Ferrara, l'ambassadeur d'Italie à Alger, la cuisine est basée sur les valeurs de partage et de convivialité. «On peut dire que la cuisine italienne est un patrimoine de l'humanité. L'objectif d'une telle action est de parler de l'Italie d'une façon différente. Il ne s'agit pas seulement de la promotion de la cuisine, mais d'entamer un dialogue entre les cultures. Une façon de partager et des se rencontrer autour des arts de la table», souligne M. Ferrara. Et d'ajouter : «L'ambiance de communauté est l'essence de la cuisine italienne. En Italie, la pasta est au singulier, mais l'expression française est plus juste car il y a plusieurs types de pâtes ainsi que différentes façons de préparer ce plat aux variations sans fin. On partage beaucoup cette dimension entre les peuples méditerranéens.» Dans la bataille contre la «malbouffe», il est essentiel, d'après Maria Battaglia, directrice de l'Institut culturel italien (ICT) ayant conçu et coordonné la Semaine de la gastronomie italienne à Alger, de comprendre ce que l'on mange. «L'importance des différents types de produits, poursuit l'ambassadeur, nécessite de comprendre ce que l'on mange (c'est là la différence avec les fast-foods). Ce qui arrive en Italie, c'est que de plus en plus de jeunes reviennent à la campagne. Pendant des décennies on a promu la culture de l'abondance et de la consommation. Maintenant, nous entamons un virage qui est celui de la responsabilité et du 'slow food'», souligne M. Ferrara partisan du «slow food» dont la philosophie invite à ne plus considérer la nourriture comme «un normal business» sans tenir compte des contraintes de la santé, de la nature et des la bonne cuisine. Pour autant, il ne s'agit pas de rompre avec les fast-foods traditionnels. Maria Battaglia évoque avec émotion ces pizzas frites qu'on vendait dans les rues de Naples et qu'un chef algérien – Mourad Beghoura, 33 ans – réalise à merveille. C'est d'ailleurs en confectionnant cette pâte farcie à la mozzarella et à la tomate qu'il a décroché la troisième place au concours international de la pizza organisé à Rome les 4 et 5 octobre derniers. Autre question essentielle : Peut-on trouver une authentique pizza italienne en Algérie ? «J'ai vécu dans plusieurs pays, répond l'ambassadeur, et chaque pays est convaincu d'avoir inventé la pizza.» Et au diplomate napolitain de définir sa propre vision de la pizza : «On peut manger une bonne pizza n'importe où, à condition d'utiliser les bons produits.»