Les facteurs qui provoquent l'allergie sont multiples et variés. De la piqûre d'abeille ou de guêpe, en passant par le contact d'une plante (ortie) ou d'un gant en latex, jusqu'à la consommation de lait, d'œuf, de poisson, ou même de fruits et parfois de médicaments. Cette pathologie a fait l'objet ce week-end (16 et 17 décembre) du premier congrès de l'Académie algérienne de l'allergologie, placé sous le thème «L'allergie à l'aube du XXIe siècle». L'allergie sous toutes ses formes a été débattue lors de cette rencontre scientifique qui lui a consacré 11 ateliers, 50 communications orales et 60 posters affichés. Cette première édition a consacré également des sessions, une nouveauté pour les paramédicaux, ainsi qu'une session anglophone. Ce qui explique l'importance de la pathologie et son impact sur les populations. Une maladie en nette progression en Algérie et ce qui constitue une préoccupation majeure des personnels de la santé, dont la prise en charge revient aux équipes multidisciplinaires. Les affections les plus répandues sont l'asthme et la rhinite, précise le Pr Gharnaout Merzak, chef de service d'allergologie à l'hôpital de Rouiba, et président de l'Académie algérienne d'allergologie, puis arrivent les allergies à l'alimentation et aux médicaments. Le Pr Gharnaout a insisté sur l'importance de la formation spécialisée en allergologie afin d'assurer un bon diagnostic et une meilleure prise en charge. La pathologie évolue d'année en année, exemple la rhinite allergique, qui, selon deux études réalisées depuis 1994, est passée de 9,5% à plus de 20% en 2016. «Ce qui est tout de même alarmant, d'où l'importance de la formation du personnel médical et paramédical, d'autant que les prévisions de l'Oms sont alarmantes. Près de 50% des Algériens souffriront d'une allergie d'ici à 2050», a-t-il indiqué. Le président de l'Académie revient sur l'asthme, une pathologie fréquente avec une prévalence de 4%. «L'asthme est actuellement bien traité et tous les traitements sont disponibles et il est reconnu comme maladie chronique», s'est-il félicité. Le rôle du médecin généraliste est primordial pour le Pr Gharnaout. «Il (le médecin généraliste) est la pierre angulaire dans le diagnostic des allergies. J'insiste donc sur la formation continue pour uniformiser la prise en charge sur le territoire national. Nous sommes dans l'obligation de revenir au médecin généraliste», a-t-il encore ajouté. Et de préciser : «Il est important de travailler tous ensemble, ce sont au moins 11 spécialités qui interviennent dans la prise en charge.» Quant aux facteurs déclenchants de ces allergies, le président de l'AAA souligne que cela peut aller de l'inhalation de poils du chat ou du chien, de poussière domestique, moisissures ou de pollen aux variations climatiques, pollution industrielle aux facteurs génétiques. «Un enfant peut développer une allergie si un des parents est allergique. Le risque est encore plus élevé si les deux parents souffrent d'allergie», a-t-il souligné. L'information sur les allergies et la formation sont donc, a-t-il encore insisté, les meilleurs appuis pour prévenir et améliorer ces affections, dont certaines peuvent même entraîner la mort.