Près de 20 000 dossiers de demandeurs d'aides à l'autoconstruction restent à satisfaire dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un quota de 2000 aides a été attribué il y a quelques semaines à la wilaya dans le cadre d'un programme complémentaire, suite à l'engagement pris par le Premier ministre lors de sa dernière visite dans la région. Aucune autre prévision n'a été toutefois faite dans le cadre des quotas à l'habitat rural. La répartition de ces aides n'a pu bénéficier qu'à certaines communes de la wilaya, et les présidents d'APC ont déjà exprimé leur désarroi pour gérer ces subventions. A Illoula Oumallou, commune sise à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, le maire a enregistré 700 dossiers de postulants à l'aide publique. Il n'a cependant reçu qu'un quota de 100 aides qu'il devra répartir entre les demandeurs. La même situation est signalée à Ouaguenoun, au nord de la wilaya. 635 dossiers ont reçu un accord pour une offre de 70 aides uniquement. La distribution de ce quota, jugé «dérisoire» par le maire de la commune, n'a d'ailleurs pas encore été faite. Les demandes devront être réétudiées au cas par cas avant de trancher sur les bénéficiaires, en attendant un nouveau programme, sauf que dans la situation financière actuelle, rien n'est moins sûr. C'est d'ailleurs pour cette raison que certains maires préfèrent attendre la notification d'un nouveau programme avant d'effectuer les répartitions. Une manière de rassurer les demandeurs. Certaines communes sont connues pour exprimer des demandes moins consistantes que d'autres en termes de quota. Leur demande n'a toutefois pas été satisfaite en totalité. C'est le cas d'Aït Yenni, où le nombre de dossiers validés est de 37 pour 10 aides affectées. L'autoconstruction a fait ses preuves au niveau de la wilaya, où plus de 81 000 aides à l'habitat rural ont été distribuées depuis 2004. L'engouement de la population demeure tout autant important. La dernière mesure d'allégement portant l'affectation de l'aide en deux tranches à savoir 60 et 40% du montant global, qui est de 700 000 DA, a encouragé la demande auprès d'une population pour laquelle l'accès au logement est difficile. Le montant de l'aide est cependant jugé insuffisant. Une réévaluation a été demandée par des élus à l'APW à travers la commission de l'urbanisme pour répondre aux attentes des citoyens. La construction d'un logement en milieu rural expose à de nombreux problèmes liés au relief accidenté. Une bonne partie de cette aide est engloutie dans les opérations de nivellement et la réalisation des fondations. La cherté des matériaux de construction et des différentes prestations pour mener à terme le projet de construction de l'habitation sont autant de difficultés rencontrées par les citoyens.