Le secteur du logement continue d'accuser des retards dans la wilaya de Tizi Ouzou, où différents programmes ont du mal à aboutir. Près de 8 000 unités, tous segments confondus, sont d'ailleurs à l'arrêt ou pas encore lancées. Selon le rapport présenté mercredi dernier à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) à l'occasion de la session ordinaire, les travaux de réalisation de pas moins de 4 802 logements sont interrompus depuis plusieurs mois, voire des années. Il s'agit notamment des 4 093 logements publics locatifs (LPL) localisés dans les communes d Abi Youcef, Tizi Ouzou (Oued Fali), Ouacifs, Makouda, Illilten, Beni Zmenzer, Bouzeguène ou encore à Draâ El Mizan et Larbaâ Nath Irathen. Les raisons invoquées sont des problèmes d'opposition des citoyens propriétaires terriens. Les retards sont également dus à des contraintes techniques entravant l'avancement de certains projets déjà entamés, notamment les glissements de terrain et autres difficultés liées au sol. On se demande d'ailleurs si le choix des terrains pour la construction des logements a été conditionné par des études du sol. Cette même formule enregistre par ailleurs le non-lancement de 979 unités pour cause d'absence de terrain d'assiette. L'arrêt des chantiers concerne aussi 709 logements de type LSP/LPA. Cinq projets du même segment regroupant un total de 406 logements présentent d'ailleurs des contentieux. Il s'agit notamment des 204 LSP à Mekla, des 50 autres à Illoula, 110 à Azeffoun et 42 à Timizart, des dossiers pour la plupart présentés à la justice. Le reste du programme en cours comptant un peu plus de 2 600 logements n'est pas mieux loti en termes d'avancement. Le directeur du logement de Tizi Ouzou affirme que 488 logements ne sont pas encore lancés et les travaux sur les chantiers se situent entre 30 et 60%, avec des retards de près d'une dizaine d'années. Ce qui a donné lieu à un autre problème, à savoir la réévaluation des coûts initiaux, après l'augmentation des prix des matériaux de construction et de la main- d'œuvre, d'où est né le conflit entre promoteurs et acquéreurs. Des souscripteurs à la location vente (AADL-CNEP Immo) connaissent la même détresse, puisque les retards sont importants. On relève dans ce chapitre 1 460 logements non lancés. Avec toutes ces difficultés et les retards qui en découlent, les citoyens préfèrent se tourner vers la formule de l'habitat rural afin de s'assurer un toit. Cette option a fait ses preuves au niveau de la wilaya, où plus de 81 000 aides à l'autoconstruction ont été distribuées depuis 2004. La dernière mesure d'allègement portant l'affectation de l'aide en deux tranches à savoir 60 et 40% a encouragé la demande. Il reste cependant que le montant de l'aide (700 000 DA), est jugé insuffisant pour la construction d'un logement en milieu rural. La commission de l'urbanisme de l'APW appelle à sa réévaluation ainsi qu'au renforcement des quotas alloués aux communes afin de leur permettre de répondre à la forte demande.