E n deux ans, nous avons sillonné la ville de Ouargla et ses environs ce qui nous permis de constituer une base de donnée de 2500 familles nécessiteuses » explique Bekkar Senouci secrétaire général de Zemzem, une association née en 2015 à Mekhadma un des quartiers populaires de la ville de Ouargla et qui compte à lui seul plus d'un millier d'entrepreneurs. Comptant aussi des dizaines de familles démunies et frappées par le deuil ou la maladie, ce quartier a constitué d'abord un collectif de jeunes et moins jeunes désireux d'organiser une démarche agissante et efficace. Ainsi, le projet le plus réussi eu égard au bilan annuel de Zemzem semble être « les couffins de la bonté ». Il s'agit d'une trentaine de paniers déposés à travers les superettes et épiceries de la ville et qui sont régulièrement remplis par les citoyens. « Tous les dix jours, nous constituons un stocks de denrées alimentaires pouvant répondre aux besoins d'une cinquantaine de familles ». Des aides alimentaires qui sont distribuées chaque mois à des familles nécessiteuses, ayant perdu le papa pour la plupart ou n'ayant aucune ressource régulière. Un collectif d'entrepreneurs anonymes prend également en charge une trentaine de familles via un salaire mensuel de 10 000 DA versé directement aux intéressés explique Hadj Menaa, président de Zemzem qui ajoute que « grâce aux efforts des comités de quartiers fédérés par l'effet de groupe, 1300 familles ont pu bénéficier de couffins du ramadhan tandis que 500 orphelins ont reçu des chèques de 3000 DA chacun pour l'achat d'habits neufs ». Axant son action sur les franges démunies de la société, les plus pauvres, celles endeuillées par la perte d'un parent, celle souffrant de précarité ou ayant des handicapés à charge, Zemzem a permis à une vingtaine de familles d'accéder à des droits garantis pourtant par l'état mais auxquels elles ne pouvaient prétendre faute de documents ou d'information précise. Ces familles ont ainsi pu se voir établir la carte Chiffa via la CNAS ou la carte d'handicapé via la direction de l'action sociale et bénéficier d'une couverture sanitaire ou sociale certes insuffisante mais régulière. Pour Bekkar Senouci « sortir de la phase ou ne peut même pas s'acheter un médicament, avoir un ou plusieurs enfants handicapés sans aucune aide alors que des pensions sont annuellement distribuées par l'Etat a été d'une grande aide pour ces familles dont la vie a carrément changé ». Pour les membres de l'association Zemzem, outre le fait de bénéficier des ces aides étatiques, un complément mensuel en ravitaillement de première nécessité mais aussi une aide financière contribue à redonner l'espoir aux familles en situation difficile. Prochaine étape pour ces bénévoles, assurer une assistance psychologique et juridique. « Souvent, les gens n'ont pas besoin que d'argent ou de lait pour leurs enfants, c'est le cas des femmes divorcées, veuves ou abandonnées par leurs conjoints qui ont aussi besoin d'un soutien psychologique pour elles et leurs enfants, d'un avocat pour les orienter » explique Abderrahmane Naimi, membre actif de Bayt Said et Zemzem qui estime qu'au-delà de l'aide financière proprement dite, un soutien humain s'avère nécessaire sinon plus important pour les personnes en situation de précarité ou en détresse psychologique. C'est ainsi que cette association lance un appel aux psychologues et sociologues de Ouargla, notamment ceux fraichement diplômés pour compléter leurs connaissances théoriques en investissant le terrain de l'action humanitaire et apporter de l'aide aux personnes souffrant d'exclusion de part leur situation difficile.