Un élu de l'APW trouve que la wilaya qui a préparé les fiches techniques du projet de défalcation n'a pas « voulu » montrer tous les aspects d'un projet « mort-né ». Des terres agricoles à Dar El Beida, réservées par la wilaya pour la construction de logements LSP, se trouvent déjà investies par des indus occupants. « Le projet des 600 logements LSP a été localisé à cet endroit suite à la à la dernière décision de l'APW d'Alger. Après des recherches, il s'est avéré que l'espace, initialement donné avec usufruit à trois exploitants agricoles, est en partie occupé illégalement. Des membres de la commission de l'agriculture qui n'ont pas pu s'y rendre trouvent qu'ils ont été floués », s'étonne un élu de l'assemblée de la wilaya, membre de la commission de wilaya à laquelle a été soumise, lors de la dernière session de l'APW, la décision de « reprise » des terres agricoles de près de 5 hectares. L'élu trouve que la wilaya qui a préparé les fiches techniques du projet de défalcation pour la construction de logements de type LSP n'a pas « voulu » montrer tous les aspects d'un projet « mort-né en raison de la présence physique d'indus occupants. » Des habitants de la cité Les Palmiers ONAB2, proche de ce site, dénoncent dans des documents dont nous détenons des copies, les travaux lancés sur ces terrains et qui leur « causent beaucoup de tort ». « Des habitations anarchiques ont été construites sur la parcelle et des personnes indélicates ouvrent, dans le voisinage d'une mosquée, des commerces ; l'un un garage de matériaux de construction et l'autre un dépôt de bois. Les nuisances ne se comptent plus. Nous sommes tous malades à cause des poussières et du bruit des camions qui ne s'arrêtent jamais. Les déchets sont partout et les dépôts sont dans un état qui fait peser une menace sur les piétons », s'indignent les habitants. Selon les résidants, ces personnes exercent d'une manière illégale. « Le wali d'Alger a pris une ordonnance le 1er juillet 2007 pour réglementer le travail des dépôts de matériaux de construction sur le territoire de la wilaya. Cette loi stipule dans son article 5 que l'interdiction touche plus particulièrement les gérants dont des dépôts se trouvent sur les autoroutes, sur les terres agricoles, en milieu urbain et dans le périmètre de l'aéroport », relèvent, dépités, des habitants qui affirment que l'un des occupants a même bénéficié d'un registre du commerce. Les résidants relèvent le « statu quo » qui bénéficie aux seuls exploitants. « Nous avons contacté toutes les autorités, mais sans recevoir d'écho favorable, c'est étonnant que des terres agricoles soient détournées au vu et au su des autorités locales », s'indigne-t-on. Le président de l'APC de Dar El Beida reconnaît cette situation et affirme l'avoir soumise à sa tutelle. « Nous avons entamé des procédures avec la tutelle. L'arrêté de démolition a été pris et nous attendons le moment opportun pour l'exécuter », relève le président de l'APC, Gamgani Lyes. Selon l'élu, cette situation, qui « s'est imposée » à l'APC, remonte à plusieurs années. « Durant les années 1990, des exploitants agricoles ont détourné ces terrains agricoles à des fins qui ne sont pas prévues par la réglementation », regrette-t-il.