Quelque 35 hectares de terrains agricoles ont été affectés à la construction de logements. Les terres agricoles rétrécissent comme une peau de chagrin. «A ceux qui ne le savent pas, on doit dire que ces terrains défalqués ont perdu leur vocation agricole. L'Etat reprend les terres qui ont perdu leur vocation agricole suivant le décret 03-313 du 16 septembre 2003 portant sur les modalités de la reprise des terres agricoles intégrées dans le Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (Pdau)», a tenu à préciser à L'Expression, le directeur du service agricole au niveau de la wilaya d'Alger, Hamdaoui Laâbidi. S'exprimant en marge de la session ordinaire tenue jeudi dernier au siège de la wilaya à Alger, l'intervenant a déclaré que «pour cette session on a défalqué 35 hectares relevant du domaine public de l'Etat. A cet égard, 33 projets seront réalisés à la faveur de cette opération». Les projets en question sont prévus à la périphérie de la capitale où des terres agricoles sont encore disponibles. Les programmes de logements sont concernés en priorité, nous dit-on. Les élus ont ainsi discuté des reprises de terres pour les projets de 600 logements LSP à Dar El Beïda et 200 autres à Khraïssia, 400 logements sociaux locatifs à El Harrach avec tous les équipements nécessaires. Des polycliniques seront réalisées à la cité Aadl Doudou-Mokhtar (ex-les Bananiers) et un hôpital de 240 lits sera construit à Chéraga. Les nouveaux sièges de l'Académie de la langue arabe, du Centre de formation et de perfectionnement du personnel des collectivités locales de Chéraga et de la Direction régionale de Sonelgaz à Gué de Constantine sont au programme. Des équipements sportifs sont aussi prévus à la faveur de cette opération décidée par l'administration de la wilaya d'Alger ainsi qu'une salle omnisports et une piscine à Souidania. Les élus de l'APW se sont interrogés sur le devenir des 37.000 ha de terres cultivables ceinturant la capitale. «Cela fait 671 hectares de terres défalquées depuis le début de cette opération d'extraction de terres entamée en 2003», relève M.Hamdaoui. Par ailleurs, des élus ont mis en avant le fait que des projets de défalcation sont réalisés avant leur «quitus». «Nous ne faisons qu'agréer un état de fait. Des terres ont été urbanisées et les projets terminés. Nous faisons un travail de contrôle, a posteriori», dit, indigné, un élu lors de la session de décembre 2008, rappelle-t-on. Sur cette lancée, l'orateur a affirmé que «la défalcation des terres se fait suivant la loi 08-16 du 03 août 2008, notamment son article stipulant que toutes les défalcations devront être prises par décret ou par la loi après leur adoption au Conseil des ministres pour les terres à haute potentialité ainsi que les terres faibles et moyennes». A ce propos, il a indiqué que «c'est le Conseil des ministres qui va statuer sur les déclassements et le transfert des terres qui vont servir d'assiette à des projets de développement. Pour cela, un nouveau dispositif est mis en place conformément à l'instruction du ministre de l'Agriculture et du Développement rural le 11 novembre 2009 stipulant qu'il faut faire l'inventaire des terres disponibles afin de procéder à leur classement».