Une semaine après le mouvement de protestation observé par les collecteurs de lait cru devant le siège de la DSA, nous avons tenté, hier, de prendre attache avec les parties concernées afin de connaître la suite réservée aux préoccupations des jeunes investisseurs dans le créneau, essentiellement des vétérinaires, des ingénieurs et techniciens agronomes. Les jeunes collecteurs de lait attendent toujours la mise en place du dispositif et des mécanismes pratiques pour commencer leurs activités. « Dans le cadre du programme national de soutien à la production du lait, nous avons acquis des véhicules neufs pour la collecte de cette denrée stratégique et périssable auprès des éleveurs de la wilaya. Cependant, trois mois après avoir pris possession de nos moyens, nous sommes toujours livrés à nous-mêmes, sans aucune assistance des services agricoles. Ceux-ci n'ont pas daigné intervenir pour organiser le circuit et nous permettre d'assurer cette activité au profit des producteurs et transformateurs de la région », nous ont indiqué certains d'entre eux. D'autres s'interrogent sur les raisons de ce blocage au moment où le ministère de l'Agriculture a décidé de placer l'année 2005 sous le signe du soutien à la production laitière nationale afin de diminuer les importations du lait en poudre. En attendant une intervention urgente des pouvoirs publics, les 18 véhicules acquis dans ce cadre demeurent toujours immobilisés. A croire qu'entre le ministère de l'Agriculture et ses représentants locaux, il n'y a pas de concordance de vue et de concertation sur le sujet. Pour l'heure, la collecte du lait cru se fait par les propres moyens des éleveurs qui approvisionnent quotidiennement le centre de collecte agissant pour le compte des complexes Giplait de Sidi Saada (Relizane) et Arribs (Aïn Defla), car il n'existe pas de laiterie à Chlef. Contacté, le président de la Chambre d'agriculture de la wilaya nous a renvoyé vers le directeur des services agricoles qui, d'après lui, dispose de toutes les données concernant ce problème. Peine perdue, celui-ci était en « mission », selon ses services ; et le chef de service chargé des investissements agricoles et du FNRDA a trouvé un faux-fuyant pour éviter de nous entretenir sur le sujet. Apparemment, les responsables concernés du secteur éprouvent de la gêne à aborder ce dossier avec la presse. De deux choses l'une : ou ils sont dépassés par les événements, ou la solution au problème ne relève pas de leur compétence.