Le FLN d'Oran risque de se présenter avec deux listes de participants au congrès, une façon de faire qui n'est pas inédite. Ministre ou pas, El Hadi Khaldi, dépêché à Oran en tant que superviseur pour l'opération de désignation des congressistes du FLN, n'a pas réussi à fédérer les rangs de la formation de Belkhadem. Pas plus que ses six prédécesseurs envoyés pour des actions similaires depuis le début de la crise qui secoue le parti localement. Sa mission semble avoir eu l'effet contraire si l'on tient compte des mécontentements qu'elle a soulevés. « Nous ne nous inscrivons pas dans la démarche entreprise par le superviseur dont la venue a eu pour effet de créer la zizanie », déclare-t-on à la mouhafadha dirigée par Mustapha Abid, député. Le siège symbolique du parti a été rénové il y a quelques mois et le bureau où devait être reçu El Hadi Khaldi a été aménagé pour la circonstance. « Regardez par vous-mêmes et voyez que les bureaux sont très commodes », déclare M. Bourouis, un militant qui s'est exprimé pour réfuter les allégations selon lesquels le siège du parti se trouve dans un état déplorable et ne peut recevoir de personnalités nationales. Celui-ci est en tout cas en meilleur état que lorsque Ali Benflis venait rencontrer les militants dans ces mêmes lieux. El Hadi Khaldi a préféré rencontrer les cadres du FLN dans un hôtel qui appartient à un particulier, dont le fils a intégré le parti pour se faire élire membre de l'APW. Mustapha Abid a dirigé une commission chargée de préparer le prochain congrès et les militants revendiquent aujourd'hui le travail qui a été entamé en juin 2009 et qui a été sanctionné par plusieurs réunions au sein même de la mouhafadha et par des PV validés par les instances centrales. Ce travail ne cache pas les rivalités entre les tendances en conflit. Mais certains cadres du clan adverse, que la démarche du superviseur arrange, ont tendance à dire « tout va bien ». Ce qui pose problème. Un clash a bien opposé Mustapha Abid à Mohamed Fréha de la kasma 2 lors de la rencontre avec le superviseur, mettant un terme aux tentatives tant chantées au sujet de la réconciliation entre ces deux tendances. Encore une fois, en ne reconnaissant pas les congressistes « désignés » avec la bénédiction d'El Hadi Khaldi, le FLN d'Oran risque de se présenter avec deux listes de participants au congrès, une façon de faire qui n'est pas inédite. Cette situation est d'autant plus probable que, en termes d'organisation et de discipline, les règles ne sont pas respectées et pour preuve : l'actuel nouveau sénateur, un homme d'affaires, a bel et bien été battu lors des primaires sénatoriales mais, bravant la discipline partisane, il s'est quand même présenté contre le candidat officiel du parti et le plus étonnant c'est qu'il a gagné. Aujourd'hui, il est avec El Hadi Khaldi. Certains militants voient là une tentative de mainmise sur l'appareil FLN des détenteurs de pouvoirs divers au détriment du respect des choix de la base, de ses représentants et à tous les échelons.