La course à la participation au rendez-vous du 19 mars prochain a été précédée d'un tableau noir révélant les grandes rivalités séparant deux clans aux positions inflexibles. Il a fallu près d'une semaine d'incessants va-et-vient et de rencontres en coulisses pour que El Hadi Khaldi, l'envoyé spécial de Abdelaziz Belkhadem, puisse arrêter, dimanche soir, la liste des délégués d'Oran devant prendre part au 9e congrès qui aura lieu le 19 mars de l'année en cours. Ce ne fut pas là une mission aisée pour le superviseur dépêché par le secrétaire général du Front de libération nationale vu que la situation organique locale du parti s'est dégradée pendant de longues années. Les parties, se disant composées des militants authentiques du FLN, se livraient à des rudes batailles souvent à travers des communiqués médiatiques et parfois face à face laissant la mouhafadha sans tête. Cela est devenu une tradition ancrée dans les esprits des militants de base de l'ex- parti unique à chacun des rendez-vous importants. La course à la participation au rendez-vous du 19 mars prochain a été précédée d'un tableau noir révélant les grandes rivalités séparant deux clans aux positions inflexibles. Le cas de mercredi dernier est plus qu'édifiant. Le représentant de Belkhadem à Oran a dû suer pour pouvoir convaincre les parties opposées sur la nécessité de faire preuve de sagesse. Les divergences sont de taille. La finalité étant le leadership autour de la gestion de la mouhafadha d'Oran. Chacune des deux factions, aux modes de gestion opposés, campent sur ses positions. Toute proposition est sur place rejetée par l'autre groupe. Toute liste élaborée est aussitôt dénoncée et repoussée par l'autre partie. Le cas de mercredi dernier est plus que révélateur de la grande zizanie qui prévaut dans la maison locale du FLN. En effet, rejetant, dans le fond et dans la forme, la première liste élaborée par El Hadi Khaldi, le groupe du colonel Abid a émis un sévère communiqué dans lequel l'envoyé de Belkhadem a été accusé d'avoir outrepassé le règlement intérieur du Front de libération nationale en favorisant le clan de Fréha. Cela va de soi, selon le même document, l'intervention de Belkhadem en personne est plus que nécessaire, ont demandé les partisans du colonel Abid. Ce n'est pas tout. Se dressant comme première force locale, le clan Abid a même rejeté l'idée de tenir la rencontre d'Oran dans un hôtel au lieu de la mouhafadha d'Oran. Aussitôt, Fréha, chef du groupe de la Kasma II, monte au créneau en tenant un discours des plus acerbes contre son éternel rival et le groupe qu'il guide. Dans le but de ne pas envenimer la situation organique locale du parti, la masse silencieuse se tient à l'écart en attente d'un minimum consensuel. «Le Front de libération nationale se porte bien malgré les luttes fraternelles», a indiqué un militant de base qui est longuement revenu sur les dernières évolutions organiques.